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Le Burundi défend ses forces de sécurité

par Edmund Blair

NAIROBI (Reuters) - Les autorités burundaises ont rejeté les critiques qui visent les forces de sécurité du pays, accusées de s'être livrées à des exécutions sommaires lors des violences de ces derniers jours à Bujumbura, la capitale.

"Les forces de sécurité sont intervenues avec le plus grand professionnalisme possible", a affirmé le gouvernement dans un communiqué diffusé mardi soir.

Les violences qui ont débuté vendredi par l'attaque de plusieurs camps militaires par des insurgés sont les plus graves depuis la tentative de coup d'Etat de mai dernier. Elles ont fait près de 90 morts dans la capitale burundaise.

Pour le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, "avec cette dernière série d'événements sanglants, le pays semble s'être encore plus dirigé vers la guerre civile".

Dans un communiqué diffusé mardi à Genève, il a mis en cause le comportement des forces de sécurité qui, a-t-il dit, ont "arrêté des centaines de jeunes gens et en auraient exécuté sommairement un certain nombre, emmenant les autres dans des endroits tenus secrets."

Le Conseil de sécurité des Nations unies étudie pour sa part la possibilité d'envoyer une force de maintien de la paix.

Au début du mois, avant donc les violents événements de la semaine passée, Ban Ki-moon avait prévenu les quinze membres du Conseil de sécurité que le Burundi était au bord d'une guerre aux "effets potentiellement désastreux sur une région déjà fragile" mais le secrétaire général de l'Onu avait alors estimé que l'envoi de casques bleus dans ce pays de la région des Grands Lacs n'était pas immédiatement nécessaire.

Pour le gouvernement burundais, ce débat n'a pas lieu d'être. "Il serait inopportun de parler du déploiement de forces étrangères au Burundi", a ajouté le gouvernement dans son communiqué. "Ceux qui le recommandent cachent bien d'autres intentions."

Le Burundi est sorti en 2005 d'une longue guerre civile entre des rebelles hutus et une armée dominée par les Tutsis.

Il a de nouveau basculé dans la crise au printemps dernier, lorsque le président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis dix ans, a décidé de briguer un troisième quinquennat, qu'il a remporté cet été en dépit des protestations de l'opposition qui jugeait ce troisième quinquennat contraire aux règles constitutionnelles encadrant l'exercice du pouvoir présidentiel.

Les violences ont fait depuis lors des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés

De son coté, le parti de Pierre Nkurunziza, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), a accusé la Belgique, ancienne puissance coloniale, de fournir "des armes aux terroristes et de leur apporté une assistance médicale lorsqu'ils sont blessés".

(avec Stephanie Nebehay à Genève; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)

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