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Le Parlement chinois adopte une loi antiterroriste controversée

PEKIN (Reuters) - L'Assemblée nationale populaire, qui tient lieu de parlement en Chine, a adopté dimanche une nouvelle loi antiterroriste, perçue comme un obstacle aux libertés individuelles par les associations de défense des droits de l'homme et à l'étranger.

Ce texte exige notamment des sociétés de technologie de l'information qu'elles permettent aux agences de sécurité d'accéder aux données sensibles des utilisateurs grâce à des "chevaux de Troie" ou en leur livrant leurs clés de cryptage.

Les autorités ont justifié cette législation par la menace terroriste auquel le pays fait face selon elles, en particulier en raison des turbulences dans la région du Xinjiang, dans l'ouest de la Chine.

Avant même leur adoption, les nouvelles mesures ont suscité de vives critiques de la part des entreprises de technologie concernées mais aussi aux Etats-Unis, Barack Obama ayant directement abordé la question avec son homologue Xi Jinping.

Après le vote, Li Shouwei, chef adjoint de la commission parlementaire chargée de traiter ces questions, a expliqué que la législation chinoise n'était pas très différente à ses yeux de celles en vigueur dans les pays occidentaux.

"Ces mesures répondent au besoin de lutter contre le terrorisme et sont pour l'essentiel les mêmes que celles appliquées dans d'autres grands pays", a-t-il déclaré.

D'après lui, elles n'auront aucune incidence sur le fonctionnement normal des entreprises de technologie et celles-ci ne doivent pas craindre de perdre leurs droits de propriété intellectuelle.

An Weixing, chef du département antiterroriste au ministère de la Sécurité publique, estime quant à lui que le pays est confronté à une menace terroriste sérieuse posée par les forces du "Turkestan oriental" -- les autorités désignent ainsi les séparatistes du Xingjiang.

"Le terrorisme est l'ennemi public de l'humanité et le gouvernement chinois s'opposera à toute forme de terrorisme", a-t-il dit.

Les associations de défense des droits de l'homme jugent que le gouvernement chinois surévalue fortement la menace que représenteraient les extrémistes de la minorité musulmane ouïghoure du Xinjiang pour justifier sa politique répressive.

(Ben Blanchard; Simon Carraud pour le service français)

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