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Le blasphème en Irlande, c’est fini : et dans le reste du monde ?

Au Pakistan, une chrétienne condamnée à mort pour blasphème a finalement été acquittée. Et l’Irlande, elle, s’est prononcée en faveur de l'abrogation du délit de blasphème. Mais qu’en est-il en France, chez nos voisins européens et dans le reste du monde ?

Si l’existence d’un délit de blasphème dans une Irlande catholique n’était pas surprenante, il l’était plus dans un Danemark libéral qui ne l’a supprimé que l’année dernière. Quoi qu’il en soit, savez-vous que certains pays européens ont toujours une législation punissant le blasphème?? Tandis que d’autres l’ont aboli, il n’y a pas si longtemps que cela.

L’Europe du blasphème

En Allemagne, le Code pénal sanctionne toujours "l’insulte aux croyances religieuses". Il y a seulement deux ans, Albert Voss, un ancien professeur de physique et athée revendiqué, a été reconnu coupable de blasphème et a écopé d’une amende de 500 euros.

En Pologne, il existe une disposition légale interdisant "le recours à la calomnie publique d’un objet de croyance". La peine encourue peut aller jusqu’à deux ans de prison. Les catholiques conservateurs ont tenté plusieurs actions en justice assez médiatisées, mais la plupart du temps elles se finissent par un acquittement.

En Italie, la loi punit quiconque "blasphème publiquement par des invectives ou des paroles outrageantes contre la divinité". En 2006, l'auteur Oriana Fallaci avait été accusée de 18 déclarations blasphématoires dans son livre "La Force de la raison".

Au Royaume-Uni, la situation est très particulière. Le délit de blasphème a été aboli en Angleterre et au Pays de Galles en 2008, mais il reste en vigueur en Écosse et en Irlande du Nord.

En Grèce, blasphémer est également un délit, mais comme en Pologne, les affaires sont souvent très médiatisées et aboutissent souvent à un acquittement.

En Finlande, le Code pénal prévoit qu’une "personne qui blasphème publiquement contre Dieu [...] doit être condamnée pour violation du caractère sacré de la religion à une amende ou à un emprisonnement pouvant aller jusqu'à six mois".

Au fait, c’est quoi un blasphème ?

Le terme vient du grec blasphêmia, " blaptein" qui signifie "nuire", et "phêmê" qui veut dire réputation. D’après la définition du Larousse, le blasphème est une parole ou un discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré. En plus clair, on injure pas Dieu ! Le blasphème est à ne pas confondre avec le sacrilège : le premier consiste en paroles, le second en actes. Le problème, c’est qu’il s’agit d’une notion assez floue. Voire carrément subjective.

Toute la France ?

Finissons par l’hexagone. Le délit de blasphème n’existe plus depuis 1881. Il a été supprimé lors de la Révolution française, avant d’être rétabli sous la Restauration, puis à nouveau (et définitivement cette fois !) aboli. Dans toute la France ? Non, car il a subsisté en Alsace-Moselle jusqu’en… 2016 ! Vieil héritage du Code pénal allemand, il n’était pour autant plus appliqué depuis près d’un siècle.

Dans le reste du monde

Il n’y a pas qu’en pays chrétien que le blasphème peut être interdit. L’islam aussi interdit la critique de Dieu. Une interdiction qui s’étend à la représentation même de Dieu et au prophète. Cette semaine, au Pakistan, la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème, a été acquittée par la Cour suprême. Oui, car dans certains pays, le blasphème n’est pas un délit, mais un crime, et est passible de la peine capitale. C’est le cas au Pakistan, mais aussi en Arabie saoudite, en Iran, au Nigéria, en Égypte ou encore en Somalie (une liste non exhaustive !).

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