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Le crowdfunding pour financer vos projets

Une idée en tête ? Besoin de financement pour le réaliser ? Avez-vous pensé au crowdfunding. On essaie de tout vous expliquer sur le "financement participatif".

Impossible que vous n’ayez pas entendu parler du crowdfunding tant il est à la mode y compris en France. Mais savez-vous vraiment ce que c’est, qui peut faire une opération de crowdfunding et comment ça marche ?

Principes du crowdfunding

Le crowdfunding se traduit par financement participatif (littéralement financement par la foule). Le principe c'est de permettre à quelqu'un qui a un projet, de le faire financer par plusieurs personnes. Celui qui veut ainsi trouver des fonds est appelé le porteur d’un projet. Par le biais d'une plateforme de crowdfunding, le porteur expose et explique son projet en espérant que des personnes ou des entreprises voudront le financer. Ce sont les contributeurs. Un porteur, tout comme un contributeur, peut-être un particulier, une association ou une entreprise.

Lorsqu'un porteur lance une collecte pour financer son projet, il doit définir le montant voulu (exemple 10 000 euros) et la durée de la collecte (exemple 45 jours). Si au bout des 45 jours il obtient moins du montant espéré (par exemple 9 000 euros), rien ne lui est versé et les contributeurs ne payent rien ou récupèrent leur argent. Si au bout des 45 jours le porteur obtient le montant espéré ou plus (par exemple 15 000 euros), toute la somme lui est attribuée.

En 2014, la France affirmait vouloir devenir un pays pionnier dans le crowdfunding. Sa première action a été d'encradrer clairement le financement participatif avec une loi qui décrit les règles et les obligations de chacun.

Il existe 4 familles de financement participatif et dans tous les cas la loi encadre clairement chaque mode de financement.

Le don (donation crowdfunding)

Dans le cas du don, le porteur d’un projet est généralement une association. Les contributeurs qui versent de l’argent ne sont pas censés recevoir quoi que ce soit en échange du versement. Mais pour marquer le coup, le porteur du projet pourra proposer une action symbolique de remerciement.
Si le porteur est une association considérée d’intérêt général, il pourra émettre un reçu aux contributeurs qui pourront bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu correspondant à 66% du montant investi (plafonné à 20% du revenu imposable).
En France, les entreprises n’ont pas le droit de recevoir des dons. Elles ne peuvent donc pas prétendre à ce type d’action.
En théorie un particulier ne peut pas non plus prétendre recevoir un don par ce biais. S'il le faisait, il serait taxé à 60%, tombant dans le cadre d'une donation entre particuliers non parents.

La récompense (crowdfunding)

Le porteur d’un projet doit remettre quelque chose en échange du versement effectué par un contributeur. Cela peut-être un exemplaire du produit que va générer le projet (prévente) ou toute autre contrepartie permettant de matérialiser une transaction.
C’est le type de financement participatif le plus courant.
Les associations peuvent utiliser ce mode de financement, mais puisqu’il y a contrepartie, elles ne pourront pas émettre de reçu qui ferait bénéficier d’une réduction d’impôt au contributeur.
En France, les entreprises ont le droit de faire appel au crowdfunding avec contrepartie. Elles devront par contre s’acquitter de la TVA sur les sommes perçues. Ainsi, sur une collecte de 10 000 euros, l’entreprise devra reverser 20% à l’État, soit 2 000 euros.

Le prêt

Le porteur du projet s’engage à rembourser les contributeurs. En fonction des conditions prédéfinies, le porteur pourra aussi verser des intérêts aux contributeurs, mais ce n’est pas obligatoire.
Avec ce type de financement le porteur peut être un particulier, une association ou une entreprise.
Les contributeurs peuvent ne jamais être remboursés si le projet n’arrive pas à son terme, sauf si le porteur a souscrit à une assurance de garantie de prêt. Mais cette dernière option n'est pas dans l'esprit du crowdfunding dont l'un des concepts est que le risque doit être absorbé par les nombreux contributeurs d'un projet qui l'ont financé à la hauteur de leurs moyens sans se mettre en péril. En clair les contributeurs doivent être prêts à perdre leur mise (quel que soit le type de crowdfunding utilisé).

L’investissement en capital (crowdequity)

Le porteur du projet est forcément une entreprise. Elle ouvre son capital en vendant des parts et peut du même coup procéder (ou non) à une augmentation de ce dernier. Ce type de financement doit être réalisé avec précaution par le porteur, car il y a un risque de perte de contrôle de son entreprise et donc de son projet.
Les contributeurs ont l’avantage de devenir actionnaires et peuvent même profiter d’abattements fiscaux sous certaines conditions. Ils n’ont par contre pas la certitude de pouvoir revendre leurs parts et sont évidemment susceptibles de tout perdre.

Les principales plateformes de crowdfunding en France

On compte plus de 140 plateformes à ce jour ! Mais les 3 plus connues sont Ulule, KissKissBankBank, MyMajorCompany.
Pour autant il faut noter que des plateformes sont spécialisées dans certains modes de financement (le crowdequity par exemple) et/ou dans certains types de projets (par exemple l'immobilier...). Il est donc conseillé de vérifier la nature du projet pour mieux cibler les contributeurs qui fréquentent telle ou telle plateforme de sorte à augmenter les chances d'obtenir le montant espéré.

Les frais liés

Pour les contributeurs, aucun frais supplémentaire au montant de sa contribution n'est à considérer.

En revanche, pour les porteurs, il est important de bien vérifier quels sont les frais liés à l'opération lancée. Dans la majorité des cas, le porteur ne supporte aucuns frais s'il n'obtient pas son financement. En revanche, s'il arrive à récolter le montant espéré, une plateforme de crowdfunding va se rémunérer en récupérant un pourcentage qui varie de 5 à 12% de la somme totale avant prélèvement éventuel (TVA).
À noter que certaines plateformes peuvent facturer des frais de gestion même si une opération n'aboutit pas. Dans ce cas non seulement le porteur ne récolte rien, mais en plus il va devoir s'affranchir de quelques euros.

Exemple :
- Vous êtes une entreprise.
- Vous lancez un projet de crowdfunding avec contreparties.
- La plateforme sélectionnée récupère 8% TTC du montant que vous aurez collecté.
- Vous obtenez le financement espéré de 20 000 euros.

Il va falloir déduire :
- Sur ce montant, l'état va récupérer 20% au titre de la TVA, soit 3 333 euros.
- La plateforme va récupérer son pourcentage, imaginons 8% TTC du montant total récupéré, donc sur 20 000 euros. Soit 1600 euros TTC dont vous pourrez donc récupérer la TVA soit : 266,67 euros. Soit 1333,33 euros à déduire.

Au final, vous disposez de 15 333,67 euros, montant auquel vous devrez également déduire les frais pour fournir les contreparties promises à vos contributeurs.

En conclusion

Le crowdfunding est un bon système pour lancer un projet, à condition de bien faire ses calculs au préalable et de pouvoir démontrer sa volonté et sa détermination à aller jusqu'au bout. Charge au porteur de bien préparer ses présentations, et de ne pas manquer le démarrage. Chaque jour compte. Et si rien ne peut garantir que des contributeurs viendront soutenir un projet, une fois lancée l'opértion il y a un travail de communication à faire tout au long de la période de collecte. Une communication qui doit commencer par vos proches qui devront pousser, pousser et encore pousser votre campagne auprès de leurs propres amis et devenir de vrais ambassadeurs.

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


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