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Le débat politique en Espagne s'envenime avant les élections

MADRID (Reuters) - Le débat politique s'est envenimé en Espagne lors d'une confrontation télévisée, lundi soir, entre le président du gouvernement, Mariano Rajoy, et l'opposant socialiste Pedro Sanchez, à moins d'une semaine des élections législatives.

Dans une campagne tendue, le dirigeant socialiste a attaqué Mariano Rajoy sur les rumeurs de corruption qui visent certains dirigeants du Parti populaire (PP) au pouvoir et l'a accusé de mentir sur son bilan économique.

"Si vous continuez à être Premier ministre, le coût pour notre économie sera énorme parce que le Premier ministre, M. Rajoy, doit être quelqu'un d'honnête et vous ne l'êtes pas", a lancé Pedro Sanchez lors de ce débat télévisé suivi par des millions de téléspectateurs.

Piqué au vif et rouge de colère, le chef du gouvernement espagnol a rejeté ces accusations. "Vous êtes jeune. Vous allez perdre ces élections", a-t-il répliqué. "Vous vous remettrez d'une défaite électorale mais vous ne vous remettrez pas de la déclaration méprisable, basse et méchante que vous avez faite ici aujourd'hui".

"Je suis un homme politique honorable, au moins aussi honorable que vous", a-t-il poursuivi.

Ce débat était la dernière chance offerte aux deux rivaux de mobiliser leur camp alors que le PP et le PSOE, qui dominent la vie politique espagnole depuis la fin de la dictature franquiste, font face à une contestation sans précédent.

Le Parti populaire arriverait en tête des élections, avec 28,3%, ce qui lui donnerait de 117 à 124 sièges, sur un total de 350, à en croire une enquête de l'institut GAD3 pour le journal conservateur ABC.

Ciudadanos, formation centriste dirigée par le télégénique Albert Rivera, 36 ans, obtiendrait 18,1%, soit 59 à 63 sièges (17,9% le 7 décembre). A gauche, les socialistes du PSOE recueilleraient 21,2%, soit 83 à 85 sièges.

L'économie espagnole connaît une reprise après une crise économique et bancaire grave qui a laissé le pays avec un niveau de chômage au-dessus de 20%. L'opinion publique est également mécontente des affaires de corruption dont certaines touchent le PP.

De nombreux électeurs demeurent indécis mais les résultats du scrutin de dimanche devraient, selon toute vraisemblance, conduire à la formation d'un gouvernement minoritaire.

(Adrian Croft et Julien Toyer, Pierre Sérisier pour le service français)

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