Les Anonymous peuvent-ils vraiment agir contre Daesh ?

Après les attentats meurtriers du 13 novembre, les Anonymous ont diffusé une vidéo dans laquelle ils assurent vouloir infliger des coups sans précédent à l'encontre de Daesh. Dans cette vidéo les Anonymous s'adressent directement à l'état terroriste et préviennent du lancement d'une opération imminente.

Après les attentats de janvier déjà, le mouvement avait voulu lutter, à sa manière, contrer l'état islamique auto proclamé. L'opération a été baptisée #OpISIS et est toujours d'actualité. Le mouvement a notamment dénoncé à plusieurs reprises des comptes des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) d'individus radicalisés. Ces diffusions publiques ont eu pour effet des fermetures de certains d'entre eux.
Si l'objectif est d'empêcher Daesh de diffuser sa haine sur les réseaux sociaux, en revanche, il est à noter que les individus derrière ces comptes n'ont aucun mal à en créer de nouveaux.

Mais ce n'est pas tout, en août les Anonymous faisaient savoir qu'ils avaient communiqué aux autorités d'états occidentaux, des comptes et des relevés de messages pouvant annoncer des attaques suicides aux États-Unis et en Europe. A la demande des autorités ces comptes et relevés devaient rester confidentiels pour des raisons de sécurité évidentes.

En janvier 2015 la France a aussi été victime de cyberattaques qui ont visé plusieurs sites web qui avaient pu être piratés par des hackers de l'E.I. et qui y avaient publié des messages de haine contre la France. A l'époque les Anonymous avaient voulu empêcher cette propagation d'attaques et avaient prévenu plusieurs administrateurs de sites web mal sécurisés pour qu'ils agissent en corrigeant les failles.

Si on peut douter de l'efficacité de ce type d'actions, il faut pourtant bien constater que cela peut effectivement servir la lutte contre le terrorisme.
En juillet 2015, le mouvement GhostSec (Ghost Security) affilié aux Anonymous a effectivement pu prévenir des attaques contre New York et la Tunisie.
C'est Michael Smith, un conseiller du Congrès américain et co-fondateur de la société nationale de sécurité Kronos Advisory, qui l'affirme.
C'est par son intermédiaire que GhostSec a fait transmettre des informations utiles aux agences de renseignements qui ont ainsi pu empêcher des attentats en Tunisie et y faire arrêter 17 suspects ; mais aussi prévenir des attaques contre New York et faire arrêter 10 suspects.

Les dizaines de membres (anonymes) du mouvement sont donc de véritables radars des réseaux sociaux et peuvent alimenter en information sensibles les agences de renseignements ou les fournisseurs de services pour qu'ils puissent intervenir.