Retrouvez Weekly sur Facebook

Temps réels

Les Danois interrogés sur le degré d'intégration dans l'UE

par Sabina Zawadzki

COPENHAGUE (Reuters) - Les Danois sont invités jeudi à se prononcer sur l'adoption de règles européennes en matière de lutte contre la criminalité transfrontalière, dans le cadre d'un référendum qui porte plus largement sur le degré d'intégration au sein de l'Union.

Le scrutin sera observé attentivement par les Britanniques, qui seront, eux, interrogés sur leur maintien ou non dans l'UE d'ici 2017.

Après le rejet du traité de Maastricht, lors du référendum de 1992, le Danemark a obtenu certaines exemptions dans les domaines de la justice et des affaires intérieures, ce qui a permis la victoire du "oui" l'année suivante.

Il est toutefois membre d'Europol, l'agence européenne chargée de la lutte contre le crime organisé, mais le traité de Lisbonne, adopté en 2009 a changé la donne et, pour continuer à en faire partie, Copenhague doit renoncer à certaines de ses exemptions en reprenant à son compte 22 textes européens relatifs à la sécurité.

Dans le cadre du référendum de ce jeudi, les électeurs doivent autoriser ou non le Parlement à les adopter.

Le gouvernement du libéral de Lars Løkke Rasmussen, l'opposition sociale-démocrate et la plupart des partis appellent à voter "ja", mais les populistes du Dansk Folkeparti (Parti populaire danois, DF), partisans du "nej", plaident pour le maintien des exemptions obtenues de haute lutte en 1993 et s'opposent à tout transfert de souveraineté en matière de sécurité, plus encore depuis les attentats de Paris.

BESOIN D'AMIS PLUS GRANDS

Aucun des 22 textes ne concerne l'immigration, mais le DF estime que leur adoption pourrait ouvrir la voie à des réformes dans ce domaine sans en passer par de nouveaux référendums.

Les deux camps sont au coude-à-coude dans les intentions de vote et les indécis sont nombreux. Pour les observateurs, demander aux électeurs de s'en remettre au Parlement plutôt que de se prononcer eux-mêmes sur les 22 textes a semé la confusion. Les arguments du Parti populaire ont en outre élargi le débat, qui, bien au-delà du maintien au sein d'Europol, porte globalement sur la relation avec l'UE.

"Je pense qu'il est important de ne pas renoncer à notre souveraineté, que le pouvoir reste au peuple pour que les politiques ne puissent pas faire ce qu'ils veulent", a déclaré une électrice interrogée à un bureau de vote de l'Hôtel de ville de Copenhague.

D'autres craignent que leur pays et ses 5,5 millions d'habitants, qui ne fait pas partie de la zone euro, ne s'isole davantage.

"Le Danemark est un joli petit pays et nous devons veiller à ses intérêts, et, parce que nous sommes un petit pays, nous avons besoins d'amis plus grands", estime un sexagénaire.

(Avec Annabella Nielsen, Jean-Philippe Lefief pour le service français)

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs