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Les Etats-Unis déçus de voir Paul Kagame briguer un autre mandat
WASHINGTON DÉÇU PAR LA DÉCISION DE PAUL KAGAME DE SE REPRÉSENTER AU RWANDA © Andrew Kelly / Reuters
KIGALI (Reuters) - Les Etats-Unis ont fait part de leur "profonde déception" après la décision du président rwandais Paul Kagame de briguer un nouveau mandat en 2017.
"Les Etats-Unis sont profondément déçus de voir que le président Paul Kagame a annoncé son intention de se présenter à un troisième mandat", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.
"Les Etats-Unis pensent que les transitions constitutionnelles sont essentielles pour les démocraties et que les tentatives de changer les règles afin de se maintenir au pouvoir ne font qu'affaiblir les institutions démocratiques", a-t-il ajouté.
Le président Kagame a annoncé vendredi son intention de briguer un nouveau mandat en 2017, une décision qui était attendue après la révision constitutionnelle récemment votée.
Kagame est président depuis 2000 mais il est effectivement aux commandes du pays depuis que son parti, le Front patriotique rwandais (FPR), a marché sur Kigali pour mettre fin au génocide de 1994.
Le président rwandais ne pouvait effectuer jusqu'ici que deux mandats mais les électeurs rwandais ont voté par référendum le 19 décembre une réforme constitutionnelle autorisant Paul Kagame à rester plus longtemps au pouvoir.
La modification de la constitution permet au chef de l'Etat de se présenter l'an prochain pour un nouveau mandat de sept ans, qui pourrait être suivi par deux mandats de cinq ans, ce qui lui permettrait potentiellement de rester au pouvoir jusqu'en 2034.
Le Rwanda ne compte qu'un vrai parti d'opposition, le Parti vert démocratique du Rwanda, qui n'est pas représenté au parlement. La justice a rejeté sa tentative de bloquer la modification de la constitution.
Au Burundi voisin, l'annonce en avril dernier par le président Pierre Nkurunziza de son intention de briguer un troisième mandat a plongé le pays dans une période de troubles. Les violences ont fait au moins 400 morts. Le président a par la suite remporté la présidentielle fin juillet.
(Clement Uwiringiyimana; Guy Kerivel pour le service français)