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Les opposants syriens réunis à Ryad entrent dans le vif du sujet

RYAD (Reuters) - Les groupes de l'opposition syrienne réunis par l'Arabie saoudite à Ryad pour trouver une position commune avant l'ouverture d'éventuels pourparlers de paix avec Damas entrent jeudi dans le vif du sujet avec le choix d'une délégation.

Mercredi, le premier jour de la conférence s'est achevé par un accord général sur des points relativement consensuels. Les cent représentants de l'opposition politique et des groupes insurgés se sont entendus pour dire que le président syrien Bachar al Assad et ses lieutenants ne devaient jouer aucun rôle dans la transition politique et que les forces étrangères devaient quitter la Syrie.

Une déclaration de principes est en cours de rédaction, a indiqué un commandant rebelle. Des divergences subsistent sur le rôle de l'islam ou la place des minorités dans la Syrie de demain, alors que la conférence réunit aussi bien des mouvements nationalistes qu'islamistes.

"Aujourd'hui, il faut choisir une délégation de 42 personnes pour sélectionner les négociateurs", a déclaré un délégué basé dans le Golfe. "Dieu seul sait" si les discussions aboutiront, a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite, l'un des principaux soutiens des rebelles, espère faire émerger une position commune avant d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Nations unies, objectif affiché à l'issue des conférences internationales sur la Syrie qui se sont tenues à Vienne en octobre et novembre derniers.

Rassembler une opposition syrienne très fragmentée autour d'un seul ordre du jour et d'une seule équipe de négociation marquerait une étape importante dans la quête d'une solution politique au conflit qui a fait plus de 250.000 morts et douze millions de déplacés depuis mars 2011.

Les dissensions au sein de l'opposition ont fait échouer la précédente tentative de pourparlers, à Genève il y a près de deux ans. Elles compliquent aujourd'hui la tâche des Occidentaux, qui s'efforcent de soutenir des rebelles "modérés", et profitent aux groupes islamistes les plus radicaux, Etat islamique ou Front al Nosra, qui s'appuient sur ces divisions pour renforcer leur pouvoir.

Les attentats de l'Etat islamique et de ses adeptes en dehors de la Syrie et de l'Irak et la crise migratoire en Europe ont accéléré les efforts en vue d'un règlement du conflit.

La Russie, les Etats-Unis et les Nations unies auront un entretien trilatéral vendredi à Genève pour faire le point sur le processus de Vienne, ont annoncé mercredi l'envoyé spécial de l'Onu sur la Syrie, Staffan de Mistura, et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.

(Tom Perry à Beyrouth, Suleiman al Khalidi à Amman et Angus McDowall à Ryad; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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