Retrouvez Weekly sur Facebook

Temps réels

Les présidents des Parlements libyens contre l'accord de l'Onu

TRIPOLI (Reuters) - Les présidents des deux parlements rivaux de Libye ont rejeté mardi l'accord de paix proposé par l'Onu que les modérés des deux camps sont censés signer dans les prochaines heures ce mercredi.

Dans le chaos qui a suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, deux autorités distinctes se sont établies en Libye, se disputant la légitimité du pouvoir.

La Chambre des représentants, le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale, s'est replié dans l'est du pays tandis que le Congrès général national (CGN), assemblée concurrente, siège à Tripoli, prise par les ex-milices islamistes d'"Aube de la Libye" en août 2014.

Les présidents de ces deux assemblées, qui se sont rencontrés mardi pour la première fois en plus d'un an, ont tous deux estimé que l'accord en vue d'un gouvernement d'union était imposé par les puissances mondiales et ont demandé davantage de temps pour oeuvrer à une initiative libyenne.

"Nous nous sommes rencontrés pour trouver une solution à la crise libyenne et dire au monde que nous sommes en mesure d'oeuvrer par nous-mêmes", a dit Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants. "Il ne fait aucun doute que nous avons besoin de l'aide de la communauté internationale, mais nous rejetons toute pression de l'extérieur."

Nouri Abou Sahmain, qui préside le Congrès général national à Tripoli, a indiqué pour sa part qu'ils prendraient en compte certains passages de l'accord de l'Onu mais a demandé à la communauté internationale d'interpréter leur rencontre comme un moyen de parvenir à un consensus libyen.

Les modérés des deux camps n'ont pas réagi à cette annonce, et on ignore si la cérémonie de l'accord aura lieu comme prévu.

Les structures tribales de la Libye et la fragmentation des forces politiques sont telles que le risque de voir cet accord dérailler est présent dans tous les esprits. "La fin des négociations va renforcer les 'durs'", estimait la semaine dernière le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).

Réunies dimanche à Rome, plusieurs puissances internationales et régionales ont mis leur poids dans la balance pour appuyer ce projet de règlement. Les pays occidentaux sont d'autant plus impatients qu'ils s'inquiètent de l'implantation des djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans la région de Syrte, l'ancien fief du "guide" libyen.

(Ahmed Elumami; Henri-Pierre André pour le service français)

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs