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Londres prudent sur un accord de cessez-le-feu vendredi en Syrie

par Kylie MacLellan et William James

LONDRES (Reuters) - L'objectif des Etats-Unis de parvenir à un accord de cessez-le-feu vendredi lors d'une réunion sur la Syrie à New York sera "très difficile" à atteindre, a déclaré mercredi le secrétaire au Foreign Office devant le Parlement britannique.

Philip Hammond a parallèlement accusé la Russie de continuer à frapper en priorité l'opposition syrienne plutôt que des cibles liées à l'Etat islamique (EI).

Une troisième réunion du Groupe de soutien international à la Syrie (ISSG), après celles qui se sont tenues à Vienne les 30 octobre et 14 novembre, est prévue vendredi à New York. De cette réunion sur le processus de paix en Syrie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a dit "espérer" qu'il sortira un accord de cessez-le-feu.

"Franchement, ce sera très difficile, mais je l'admire pour cette ambition", a déclaré son homologue britannique devant la Chambre des communes.

Philip Hammond avait auparavant fustigé les frappes de l'armée de l'air russe en Syrie, accusant Moscou de continuer à viser essentiellement l'opposition plutôt que l'EI.

La Russie, grande alliée du président syrien Bachar al Assad avec l'Iran, a lancé une campagne de frappes aériennes en Syrie qui, dit-elle, visent des cibles liées à l'Etat islamique, mais qui ont aussi pour but de soutenir les forces de Bachar al Assad.

UN QUART SEULEMENT

"La majorité des frappes aériennes russes continuent de viser les forces de l'opposition syrienne plutôt que Daech", a déclaré Philip Hammond, en utilisant l'acronyme arabe désignant l'Etat islamique.

"Avec nos partenaires de la coalition, et notamment les Etats-Unis, nous allons continuer à demander aux Russes à la moindre occasion de concentrer leur puissance de feu uniquement sur Daech. Il est inacceptable que l'action russe affaiblisse l'opposition et avantage finalement les forces mêmes de Daech qu'elle dit combattre", a ajouté le chef de la diplomatie britannique.

Au sommet du G20, le mois dernier en Turquie, le président russe Vladimir Poutine avait dit au Premier ministre britannique qu'il voulait faire plus pour lutter contre l'EI, avait-on indiqué dans l'entourage de David Cameron.

Or, a déclaré mercredi Philip Hammond, Moscou a certes accru le nombre de ses frappes contre l'EI depuis la destruction en octobre d'un avion de ligne russe dans le Sinaï revendiqué par l'organisation djihadiste, mais ses bombardements contre l'EI ne représentent qu'un quart du total de ses frappes en Syrie.

"Ce que les Russes ont fait jusqu'ici est au mieux ambigu", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères.

"Cela ne représente que 25% du total des frappes aériennes, le restant étant dirigé contre l'opposition modérée et cela est profondément inutile pour le dire de façon modérée".

(Kylie MacLellan et William James; Danielle Rouquié pour le service français)

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