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Manuel Valls et sa mixité sociale : encore un qui n’a rien compris ?

Manuel Valls a présenté ses mesures pour favoriser la mixité sociale, réponse aux maux de notre société et à la montée du FN qui fait si "peur" à notre Premier ministre. Mais quand nos politiques vont-ils enfin comprendre que ça ne marche pas ?

Mixité sociale, quand tu nous tiens… Lorsque le pays est en crise et perd son identité. Lorsque la France n’a plus de repères et ne sait plus qui elle est. La mixité sociale réapparait comme par magie, comme si elle était l’unique réponse à tous nos maux.

Mais d’abord, c’est quoi la mixité sociale ? La volonté de mélanger des personnes différentes. De faire cohabiter au même endroit des individus appartenant à des catégories socioprofessionnelles, à des cultures, à des tranches d'âge différentes. En résumé, faire vivre ensemble riches et pauvres, "Français de souche" et Français issus de l’immigration, jeunes et vieux. Le bon rêve de Oui-Oui où un pantin, une ours et un nain sont les meilleurs amis du monde. Sauf qu’on n’habite pas à Miniville !

La réalité est en effet bien différente. Si sur le papier, la mixité est une bonne idée, dans la réalité elle n’a jamais fonctionné. Et ce n’est pas un énième plan politique qui changera les choses. On ne peut pas forcer les gens à vivre ensemble s’ils ne le veulent pas. La mixité peut marcher à l’échelle d’une petite commune où la faible superficie du territoire impose de fait un rapprochement des genres et où l’implantation d’un seul collège oblige les enfants d’ouvriers à côtoyer ceux des cadres. Mais ce n’est absolument pas transposable à l’échelle d’une grande agglomération. Là où, justement, il existe de véritables problèmes.

Pourquoi ? D’abord parce que c’est le niveau socioprofessionnel qui détermine l’endroit où l’on vit. Allez faire entendre à un grand patron qu’il devrait quitter son appartement de la rue Montaigne pour La Courneuve au nom de la sacro-sainte mixité sociale. Il vous répondra que le mélange des genres, il connait et dans son quartier, ça marche très bien. La preuve ? La nourrice de ses enfants est Béninoise et elle est "a-do-ra-ble". Même si elle ne sait pas lire, elle fait partie de la famille. Sauf qu’elle habite à l’autre bout de la capitale. Car il faut être honnête, la mixité, c’est bien… Pour les autres. Et loin de chez soi ! Mais le rejet de ce brassage tant voulu par nos élus ne se rencontre pas seulement chez ce CSP+++, Français depuis la nuit des temps. Les jeunes ne veulent absolument pas s’enterrer dans des quartiers moribonds sans commerces, ni bars branchés. Bref, des quartiers de vieux. Les Français issus de l’immigration ont eux-aussi tendance à se regrouper naturellement, laissant peu de place aux autres de se mélanger. On ne reviendra pas sur l’échec cuisant de Dreux en la matière.

Autre problème, ces beaux exemples de villes où le logement s’équilibre parfaitement entre catégories socio-professionnelles supérieures propriétaires et population défavorisée vivant en HLM. Et où, pourtant, tout n’est qu’harmonie. Sauf que les cadres se sont barricadés dans des "ghettos de riches", secteurs pavillonnaires et verdoyants, loin des tours et de l’autoroute, et que leurs enfants ont déserté l’école de la République pour des institutions privées où la mixité sociale n’existe pas.

L’homme a toujours recherché la proximité de ses semblables. Et aucune politique ne pourra changer cela. Surtout pas celle menée par un élu qui ne vit pas cette mixité imposée à grands renforts de moralisation et de culpabilisation.

Manuel Valls a présenté ses mesures pour favoriser la mixité sociale dans les quartiers. C’est sûr que lorsqu’on habite un appartement de plus de 200 m² rue de la roquette (officiellement 44 m², le reste appartenant à sa femme), que l’on fait déménager les SDF dans les rues voisines car ils gênent Madame (enfin d’après le Canard Enchaîné), et que l’on ordonne d’ajouter "quelques blancos" dans les allées d'une brocante à Evry lors d’un tournage télé… On s’y connait en mélange des genres.

Alors quand Manuel Valls, et bien d’autres avant et après lui, brandissent la mixité, on est en droit de leur demander s’ils savent de quoi ils parlent. Car comment comprendre le quotidien de ceux qu’on ne fréquente pas ? Et pourquoi imposer à d’autres une façon de vivre qu’on ne s’impose pas à soi-même ?

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