Retrouvez Weekly sur Facebook

L'essentiel de l'actu

Martin Hirsch : Robin des bois des temps modernes ?

Un émir qui privatise l’étage entier d’un hôpital et qui fait installer des douchettes dans les WC… Choquant pour certains. Normal pour Martin Hirsch qui se compare à Robin des bois, prenant aux riches pour réduire le déficit de l’hôpital public.

Que fait un riche émir du Golfe lorsqu’il décide de se faire opérer en France ? Il réserve un étage entier de l’hôpital dans lequel est prévue l’intervention. Il ne faudrait pas qu’il soit dérangé ! On peut comprendre qu’un hôtel accepte une telle demande, mais un établissement public ? Alors que s’est-il réellement passé ? Et faut-il s’indigner ou applaudir ?

Revenons aux faits. Entre le 8 et le 14 mai dernier, un homme d'affaires du Golfe a été admis à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, en région parisienne. Neuf chambres du septième étage avaient été privatisées pour ce patient un peu particulier. Des aménagements supplémentaires avaient été mis en place comme l'installation de douchettes dans les WC, des chaises et un canapé. L’émir avait également décidé de faire appel aux services d'un traiteur.

Il n’en fallait pas moins pour que les langues se délient. Jean-Marc Devauchelle, le secrétaire général Sud de l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), a jugé que "mettre à disposition un étage et permettre à une personne d'effectuer des travaux parce qu'elle est riche, ce n'est pas l'image de l'assistance publique. C'est considérer uniquement l'aspect mercantile". Pour lui, cette pratique est "choquante". Un sentiment partagé par beaucoup.

Et la question que tout le monde se pose ? Cette privatisation a-t-elle nuit à la qualité des soins apportés au commun des mortels ? Certains patients ont-ils été déprogrammés ? Absolument pas si on en croit le patron de l’AP-HP, Martin Hirsch qui a assuré que "ce type d'opération n'est jamais réalisé en urgence mais planifié et dans ce cas précis lors du pont du 8 mai, car nous savons que des lits sont inoccupés".

Dans son interview pour le JDD, Martin Hirsch est allé plus loin en déclarant assumer totalement la prise en charge de clients riches : "sur les quatre premiers mois de 2014, nous en avons accueilli 1.000. Ils nous ont permis de dégager une marge de 2,5 millions d'euros". A la fin de l’année, ils devraient être 3.000 pour un gain total de 8 millions. Le patron de l4AP-HP dit assumer son côté "Robin des bois", car "gagner de l'argent sur ces patients qui en ont les moyens" pourrait permettre de réduire de 15% le déficit de l’hôpital public.

On pourrait presque se croire dans un conte de fée. Sauf que voilà, ces riches patients se révèlent souvent être de mauvais payeurs. En 2012, l'AP-HP déplorait une ardoise de 90 millions d'impayés de pays étrangers. Alors que le déficit n’était finalement que 59,9 millions d'euros en 2013. Martin Hirsch devrait peut-être renoncer au costume de Robin des bois pour endosser celui d’un agent de recouvrement.

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs