Menace terroriste : faut-il avoir peur de Daesh ?
Le porte-parole de l'Etat Islamique, désormais dénommé Daesh, a appelé les musulmans du monde entier à tuer les citoyens des pays qui font partie de la coalition mise en place pour les combattre. La France est visée.
"Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen, en particulier les méchants et sales Français [...] alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière ". En représailles aux actions menées par la coalition internationale contre Daesh, son porte-parole a lancé sur les réseaux sociaux un appel terrifiant aux musulmans du monde entier. Si la France et les Etats-Unis sont les seuls à être pour l'instant intervenus avec des frappes aériennes, la menace vise aussi le Canada et l'Australie.
Pour appuyer ces déclarations, un groupe lié à l'EI a revendiqué hier l'enlèvement d'un touriste français en Algérie, Hervé Gourdel, menaçant de l'exécuter si le pays n'arrêtait pas ses frappes dans les 24h. "L'EI se revendique de l'Islam ? Non, la religion ne prône que la paix. Le Dieu, qu'il appelle "Allah" doit en avoir honte", pouvait-on lire parmi les nombreuses réactions sur Twitter.
Aujourd'hui, si les politiques suivis des médias ont décidé de ne plus employer le terme "Etat Islamique en Irak et au Levant" mais son acronyme en arabe "Daesh", il s'agit bien des mêmes djihadistes apparus en Syrie début 2013, qui ont proclamé l'installation d'un califat entre la Syrie et l'Irak en juillet dernier.
"La France n'a pas peur", a martelé toute la journée de lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, évoquant en réponse "la solidarité de tous les citoyens", la vigilance" des forces de l'ordre et un plan vigipirate "opérationnel et efficace". "Il faut que la France soit très ferme et à la fois que nous ne nous laissions pas terroriser", a déclaré à son tour le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius, sur BFM.
Mais difficile de rassurer dans un tel contexte. "A vouloir jouer au gendarme du monde, il fallait s'attendre à ce que les Islamistes veuillent se venger ", pouvait-on lire dans les nombreuses réactions hier. "Lui il n’a pas peur ! Mais que pensent les Français prenant le train, l'avion etc. Comment ce ministre peut il parler au nom des Français ?", s'indignait un internaute. "Facile à dire quand on a une armée de garde du corps pour se protéger. Mais les citoyens, eux sont seuls et les métros, trains, supermarchés sont tous des cibles potentielles", jugeait un autre.
L'Assemblée Nationale doit débattre ce mercredi de l'engagement militaire français en Irak.