Métro : 60 euros pour avoir emprunté un couloir à contresens… et alors ?

On en a entendu parler tout le week-end. Des passagers du métro parisien ont été verbalisés pour avoir pris un couloir en contresens. Une blague à 60 €. Ils ont alors crié leur colère sur les réseaux sociaux. Une information reprise par tous les médias, à grand renfort de déclarations. On y a donc appris que la personne verbalisée était une "femme enceinte" (de trois mois), qu’elle avait emprunté le fameux couloir alors qu’il "n’y avait personne arrivant en sens inverse" et qu’elle "payait déjà tous les mois son passe Navigo, malgré un service qui laisse souvent à désirer".

On peut, bien évidemment, penser que les agents de la RATP ont fait du zèle. Et qu’un simple rappel à l’ordre aurait suffi. Oui, mais… Il y en a ras-le-bol des gens qui ne respectent pas la loi et crient à l’injustice quand ils se font choper. En bon Parisien qui se respecte, on a tous nos petits secrets pour grappiller quelques précieuses secondes dans les transports en commun. On se positionne au bon endroit pour entrer en premier dans le wagon, on saute sur le quai dès l’ouverture des portes. On peste dans les escalators lorsque quelqu’un ose ne pas tenir sa droite. Et on connaît tous les raccourcis possibles sur son parcours. À savoir : les tunnels non marqués et les couloirs surmontés d’un sens interdit. Et on sait pertinemment qu’on enfreint le règlement. Crier au scandale après est donc quelque peu… hypocrite ? S’insurger contre une loi absurde, OK. Mais par pitié, de manière intelligente ou drôle !