Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen : roi et reine de France ?

Le week-end a été riche côté politique. Samedi, le grand raout de l’UMP a élu Nicolas Sarkozy à sa présidence. Dimanche, c’est Marine Le Pen qui a été reconduite à la tête du Front National. Deux élections. Aucun suspens. Un score plus faible que prévu pour le premier. Des résultats "à la soviétique" pour la seconde. Et pour la France ? Rien. Belote et rebelote, on prend les mêmes et on recommence. A croire que la royauté est de retour. Il ne manque plus qu’Hollande ou Royal à gauche pour avoir l’impression d’avoir effectué un voyage dans le passé. Quelle tristesse.

Le tout nouveau président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, n’a pas chômé. Elu samedi soir, il s’est offert le 20 heures de TF1 hier soir et a annoncé dans la foulée la création d'un "comité des anciens premiers ministres" au sein du parti d'opposition afin de favoriser une gouvernance "collective". Non pas qu’il ait réellement changé et décidé de penser "collectif", mais parce qu’à la vue de son score (64,5% seulement), il est temps de rassembler. Et qu’il vaut mieux garder ses ennemis près de soi. Très près. Il paraitrait même que Dominique de Villepin aurait déjà accepté ! Parce qu’à la vue de son score, il ne peut pas s’affranchir de la primaire. Parce qu’à la vue de son score, il a regagné sa couronne, mais ne s’est pas défait de ses rivaux. La guerre pour le trône est donc loin d’être finie. Et si l’on en juge d’après les premières manœuvres, le conflit sera fratricide. Car même si Nicolas Sarkozy a passé de la pommade à Alain Juppé, François Fillon, et Bruno Le Maire, il faudrait être naïf pour penser que la joyeuse famille va marcher en chantant d’une même voix jusqu’à 2017. Prochaine dispute ? Le petit Nicolas est bel et bien décidé à changer le nom de l’UMP.

Pendant ce temps-là, Marine Le Pen a été réélue avec… 100% des voix ce dimanche à la tête du Front National lors du XVe Congrès de son parti à Lyon. Un score qu’a raillé Nicolas Sarkozy mais qu’il aurait bien aimé approcher ! En même temps, pour Marine c’était facile, elle était la seule candidate à sa propre succession. Malgré cela, le show a été grand. Scènes d’effusions, gros bisous de papa sur l’estrade et larmes de joie. La dynastie Le Pen n’est pas prête de s’éteindre. Contrairement aux autres, la présidente du FN sera bien évidement candidate en 2017. Elle a déclaré : "Il ne fait aujourd’hui plus aucun doute, pour personne, que nous serons au second tour".

Aujourd’hui, la gauche marche en ordre dispersé et n’a plus de leader. La droite s’apprête à couper la tête de son roi nouvellement propulsé sur le trône. Le FN avance d’un même pas et pour un même nom. La princesse semble même déjà désignée : Marion Maréchal-Le Pen.

Et devinez qui va encore sortir perdant de toutes ses histoires de famille ? La France. Je croyais pourtant que la monarchie avait été abolie et que le pays avait fait le choix de la démocratie.