On manque de coupeur de tête !

Les journalistes, en off, hors antenne, lorsque la caméra s’éteint ou dans le secret des rédactions, sont assez cyniques. Confrontés toute la journée aux mauvaises nouvelles, abonnés à l’horreur en temps réel, ils rient parfois, souvent même, des drames du monde. Une échappatoire. Un moyen de continuer… Et puis il y a les éditos, les coups de gueule, et autres billets d’humeur. Ces petites plages de liberté où chacun a le droit de dire ou d’écrire ce qu’il veut, de parler de ce qui le choque ou le révolte.

En fin de semaine dernière, l’Arabie Saoudite a pris une grande décision. Dans ce pays, la peine de mort est de rigueur, notamment pour les violeurs, les voleurs à main à armée, les trafiquants de drogue, les meurtriers, et ceux qui renoncent publiquement à l’Islam. Pour la première fois de son histoire, le royaume a procédé à une mise à mort par balle, et non par décapitation comme le veulent les lois du pays. Je vous arrête tout de suite, ce changement n’est pas dû à une réflexion profonde ou à une prise de conscience quelconque. Elle est le fruit de la crise ! Il n’y a plus assez de bourreaux qualifiés… Plus précisément de "bourreaux sachant manier le sabre". Si la crise touche même les coupeurs de tête, où va le monde. Quoi qu’il en soit, les premiers grands gagnants sont les sept jeunes de moins de 25 ans, qui ont été fusillés sur la place publique, mercredi dernier. Ils avaient été condamnés à mort pour une attaque à main armée (faits datant de 2005) et devaient servir d’exemple. Des bébés braqueurs exécutés… et ce qui interpelle, c’est la modification du procédé ?

Et les défenseurs des droits de l’Homme, où sont-ils ? A croire que l’information a échappé à nos pays occidentaux bien-pensants. De là à penser que l’Arabie Saoudite profite d’un aveuglement sélectif de nos dirigeants au nom de quelques obscurs arrangements…

Il y a des jours comme ça, où l’entrainement quotidien au sordide ne sert pas à grand-chose. C’est l’un de ceux-là. Bonne semaine.