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PSG : l'Exploit qui n'efface pas tout !

Cette semaine, le PSG a réalisé un authentique exploit en éliminant l'un des principaux favoris, le Chelsea de José Mourhino, de la prestigieuse Ligue des Champions. Cela est-il suffisant pour permettre au club de la capitale de gagner le cœur des Français comme ont pu le faire avant eux les équipes de Reims, Saint Etienne, Bastia ou l'OM ? Suffira t-il d'un match pour étendre la popularité d'une équipe de mercenaires étrangers au delà des limites du Parc des Princes ?

Tentative de réponse ...

Revenons sur l’exploit sportif de la semaine avec la qualification inespérée et héroïque du PSG, qui a écrit ce mercredi la plus belle page de son histoire qatarie à Stamford Bridge, l’antre de Chelsea. Quoique difficile de parler d’un antre tant les supporters des blues se font discrets pendant les matchs de leurs protégés. Il est d’ailleurs à souligner que tout au long du match (qui a duré plus de 2 heures), les supporters parisiens se sont montrés plus bruyants et présents que leurs homologues londoniens. On a même entendu, en seconde mi-temps, raisonner un « on est chez nous » en français dans le texte, qui laissait plus à penser que le match avait lieu au parc de princes qu’en Angleterre.

Tout d’abord le match en lui-même. Le moins que l’on puisse dire est qu’il a très mal commencé pour les joueurs de la capitale avec l’expulsion sévère mais pas illogique de son fer de lance en attaque et superstar parmi les stars, Zlatan Ibrahimovic. Ce premier fait de jeu aurait pu déstabiliser les parisiens et les entrainer vers une défait inéluctable mais au contraire il les a galvanisé et poussé à se dépasser. Au final, je pense même que cela leur fut plus bénéfique sur néfaste (certes, c’est plus facile à dire, maintenant) et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, Zlatan n’est pas réputé pour être un grand défenseur, donc sa sortie n’a pas vraiment impacté le système défensif des parisiens, tout au plus cela a obligé Cavani à défendre plus mais il sait le faire (mais si c’est souvent au détriment de son rendement offensif), ensuite le sentiment d’injustice que provoque ce type d’expulsion rapide dans un match les a surmotivé et enfin, cela a également impacté leurs adversaires qui, se sentant supérieurs, on fourni moins d’efforts, pensant la victoire à porté de mains (ou de pieds). Dans un match de football, une expulsion n’est pas un événement anodin. Même si le rythme du match est resté élevé et intense, les deux équipes ont considérablement modifié leurs schémas de jeu. Chelsea s’est contenté de maitriser le match et de placer quelques attaques timides sans prendre de risque sachant qu’un 0-0 les qualifiait. De son côté, Paris s’est réorganisé défensivement afin de pouvoir contenir les rares offensives de leur adversaire et placer quelques banderilles à chaque fois que l’occasion se présentait. Le match ne pouvant se terminer sur un score nul et vierge, c’est finalement Chelsea, qui a en premier exploité cette situation en ouvrant le score sur un premier coup de pied arrêté décisif. En effet, comme souvent dans les matchs de très haut niveau, ce sont les coups de pieds arrêtés qui font la différence. Menés au score et plus que jamais aux portes d’une élimination qui aurait surement couté son poste à Laurent Blanc, les parisiens se sont découverts et lancés, à corps perdu, dans la bataille. Et c’est le premier héros du soir, David Luiz, qui leur a donné, sur un coup de tête rageur surcorner, le droit de disputer 30 minutes supplémentaires (pour le plus grand bonheur des fans parisiens et des téléspectateurs). Les prolongations commençaient très mal pour les parisiens qui concédaient un pénalty sur une faute de main grossière et inutile de leur capitaine Thiago Silva. Celui-ci était facilement transformé par le meilleur joueur côté Blues, Eden Hazard et, de nouveau, les parisiens se trouvaient au pied du mur, obligés de prendre des risques pour se qualifier. Et c’est à dix minutes de la fin que le second héros du soir entrait en scène : sur un énième corner, Thiago Silva, auteur du pénalty quelques minutes plus tôt, s’élevait plus haut que ses adversaires pour envoyer le ballon dans la lucarne de Thibault Courtois et propulser son PSG au septième ciel et en quart de finale de la ligue des Champions par la même occasion.

Paradoxalement, c’est donc la charnière centrale du PSG, tant décriée depuis la coupe du monde qui est le héros du soir pour le PSG. Et pourtant ils auraient, tout aussi pu, en être les bourreaux. En effet David Luiz aurait pu (ou dû) être, comme Zlatan, expulsé en première mi-temps, si les arbitres avaient vu son coup de coude sur le provocant et provocateur Diego Costa (qui, lui non plus, ne méritait pas de finir le match après un attentat sur Thiago Silva en fin de seconde période), tandis que Thiago Silva a failli condamner son équipe en concédant ce pénalty incompréhensible pour un joueur de sa qualité et de son expérience.

Mais au final, Paris réalise l’exploit et se laisse le droit de continuer de rêver (plus grand) à une victoire finale dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs. Surtout il réalise là un match qui pourrait bien être LE match fondateur et déclencheur d’un nouveau PSG, qui laisse perplexe depuis le début de la saison, surtout en Ligue 1.

Reste cependant une question en suspens : Les français se reconnaissent-ils dans cette équipe ? Hier sur le terrain, il y avait un seul joueur français côté parisien et un autre est rentré en cours de jeu. Les autres sont brésiliens, argentins, italiens ou suédois. Les deux héros du jour sont eux-mêmes brésiliens. Pour la plupart, les joueurs ne parlent même pas français et communiquent entre eux essentiellement en italien (ils ont quasiment tous joué dans le Calcio). Bref difficile pour les non supporters parisiens de s’identifier à cette équipe de stars, bâtie à coup de millions d’euros, provenant du Qatar, et souffrant en France d’une image d’équipe hautaine et imbue d’elle-même, qui a souvent tendance à mépriser ces adversaires nationaux. Aujourd'hui, malgré l'exploit réalisé, PSG continue de rimer avec Argent, Qatar, Stars et VIP. Et pourtant, avec un immense vivier de jeunes joueurs de talent en région parisienne et une vraie philosophie de jeu, le PSG pourrait facilement avoir un fonctionnement plus proche de celui de Barcelone que du Real Madrid et avec des résultats surement équivalents à ceux d'aujourd'hui.

Et surtout il y a Monaco, qui est aussi présent dans cette compétition et qui pourrait, si elle confirme son exploit à l’Emirates Stadium d’Arsenal, éliminer également un cador de premier league et atteindre les quarts de finale de la ligue des Champions. Alors, oui, Monaco est également une équipe bâtie à coups de millions, provenant eux de Russie. Mais cette année, l’ASM, contraint par le fair-play financier, a changé son fusil d’épaules. Les Falcao et James Rodriguez sont partis pour laisser la place à des jeunes joueurs issus du centre de formation encadrés par des vieux briscards expérimentés. Surtout les joueurs français occupent une place importante au sein de l’effectif monégasque et l’équipe fait preuve de plus d’humilité et de respect que son homologue parisienne, avec, certes, des résultats moins brillants, notamment à l’échelon national.

Au final, la France pourrait donc se retrouver avec deux représentants en quart de finale de Champions League, ce qui serait un exploit pour un football hexagonal souvent décrié pour son niveau de jeu indigent. Compte-tenu du format du tirage, on peut même rêver d’un quart opposant nos deux derniers représentants ce qui garantirait la présence d’un club français en demi-finale. Alors si tel était le cas, qui supporteriez-vous ? Les stars parisiennes, qui peuvent raisonnablement viser une victoire finale dans la compétition ou les vaillants et courageux monégasques, qui n’auront surement pas les armes pour lutter contre les armadas madrilène, bavaroise ou barcelonaise. David ou Goliath ?

Personnellement, mon choix est fait …

@Passion_Sport

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