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L'Humeur

Papiers s'il vous plaît...la triste histoire de Philippe Croizon

Un contrôle de carte d'invalidité pour le sportif handicapé, dans les transports, n'a pas manqué de susciter une vive indignation.

C'est l'histoire d'un mec...cela pourrait commencer comme cela. Sauf que l'histoire n'est pas très drôle. Elle se passe samedi dans un TER qui assurait la liaison entre Rouen et Paris. A bord, Philippe Croizon. Pour ceux à qui son nom ne dit rien, parler de traversée de la Manche à la nage ou de Paris-Dakar sans bras ni jambes devrait rafraîchir la mémoire. Et dans ce train, l'homme de défi a dû faire face à un contrôleur un peu trop zélé qui lui a demandé des justifier ses billets en lui montrant sa carte d'invalidité. Il n'a pas fallu longtemps avant que plusieurs passagers se révoltent, s'indignant de la situation. Philippe Croizon a également raconté sa mésaventure sur les réseaux sociaux. "Quand un contrôleur demande ma carte d'invalidté pour vérifier si je suis bien handicapé ? #triste". Et sur Facebook comme sur Twitter, les réactions se sont rapidement multipliées, allant parfois loin ce qui a poussé le sportif à vouloir calmer le jeu, sans se départir de la bonne humeur qu'on lui connaît. "Je voulais prendre les choses avec humour et ne pas en arriver à des insultes […] Ce monsieur a peut-être eu une mauvaise journée, il est peut-être fatiguée, je n'en sais rien. Mais en général avec la SNCF, ça se passe super bien", a-t-il ainsi réagi sur l'antenne de France Bleu Poitou.

En général... Car même si le contrôleur voulait certainement vérifier la réduction à laquelle avait droit l'accompagnante de Philippe Croizon -elle varie selon le handicap-, ce que la SNCF a d'ailleurs expliqué à son tour pour éteindre la polémique en admettant quand même une "demande incongrue", l'entreprise ferroviaire n'en est pas à son premier raté envers ses clients handicapés. On en parle de la plainte pour discrimination déposée en janvier dernier par Kevin Fermine, étudiant handicapé moteur, suite à plusieurs trajets passés "au milieu de la rame" avec des passagers "obligés de l'enjamber", sans accès aux toilettes ni au wagon-bar ? La défaillance du service "accès plus" a également été pointée du doigt en août dernier, quand Emmanuelle, en fauteuil roulant, a été oubliée dans un train en gare d'Avignon et a dû faire un détour de 1000 kilomètres pour rejoindre son domicile à Grenoble ? Aucun agent, ce qui était pourtant prévu, n'était là pour l'accompagner. L'explication de la SNCF : "un bug dans le système". Sans commentaire.

Alors il ne faut pas jeter toutes les pierres à la société car des améliorations ont été apportées ces dernières années et elle n'est pas la seule où les handicapés constatent des manquements au quotidien. Le chemin est encore long et le vrai problème qui se pose, au-delà de cette histoire de contrôle "surprenant", est toujours et encore celui de l'accessibilité. Et des récits, il y en aurait là des dizaines, des centaines, des milliers...

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