Pollution à Paris : le plan anti-banlieusards d’Hidalgo
Les voitures antérieures à 1997 bannies de Paris dès le 1er juillet prochain. Les véhicules diesel interdits en 2020. Anne Hidalgo présente aujourd’hui son plan antipollution au Conseil de Paris. Plan que l’on peut aussi qualifier d’anti-banlieusards.
C’est aujourd’hui qu’Anne Hidalgo présente son plan antipollution au Conseil de Paris. Depuis une dizaine de jours, les principales mesures ont été divulguées. Digne représentante de ces parisiens qui ne franchissent jamais le périphérique, et sous couvert de vouloir un air plus sain dans la capitale, l’élue va encore pénaliser les Franciliens. Et pour parler clairement : les banlieusards ! Car dès le 1er juillet 2016, les voitures antérieures à 1997 seront bloquées aux portes de Paris, de même que les véhicules diesel ne pourront plus passer le périphérique en 2020.
Mais reprenons depuis le début. Dans la capitale, la majorité des Parisiens (près de 60% selon l’INSEE) ne disposent pas de voiture. Traduction : la majorité des électeurs d’Anne Hidalgo ne seront pas concernés par les nouvelles mesures mises en place. Alors pourquoi se priver de faire passer un plan totalement démago, basé sur des chiffres approximatifs et qui permet d’éluder les vraies questions ?
Avant de se fâcher, envisageons les alternatives des habitants de la petite et de la grande couronne. Le vélo ? Pas de borne de Vélib’ chez vous, et pas de douche au bureau en arrivant. On passe. Une Autolib’ ? Même problème, il n’y en a pas ! En bref, vous n’avez pas vraiment le choix, il ne reste plus que les transports en commun. Et quel Parisien peut comprendre les souffrances d’un pauvre banlieusard en la matière ? Comment Anne Hidalgo pourrait savoir ce que vivent des millions de Franciliens chaque jour ? Car ce n’est pas quatre lignes de métro que ces derniers ont aux pieds de leur maison, mais une seule gare ! Et encore, elle n’est pas forcément à deux pas… Les retards. Les grèves. Les banlieusards n’ont pas d’alternatives.
Bien sûr, Anne Hidalgo peut répondre qu’elle a été élue maire de Paris. Et non pas de l’Île-de-France. Certes. Mais dans l’optique du futur Grand Paris, ce n’est pas joli-joli de raisonner comme ça.
D’autant que l’on pourrait prendre le problème dans l’autre sens. Les Parisiens ne se servent que très peu de leurs voitures en semaine. Ils se déplacent bien plus le week-end. Pourquoi faire ? Pour sortir de la capitale, pardi. Et si les communes de la petite et de la grande couronne envisageaient de mettre en place des mesures similaires à celles du plan antipollution d’Anne Hidalgo ? Prenons le temps de rêver un instant. Imaginez. Le bon Parisien roulant dans son gros 4x4 pour rejoindre sa Normandie. Quelle tête ferait-il s’il devait s’acquitter d’un droit de passage pour fouler les terres des Hauts-de-Seine ou s’il prenait une amende parce que son véhicule était jugé trop vieux ?
Les banlieusards en ont marre. Après le rétrécissement des chaussées engendrant des bouchons monstrueux pour entrer dans la capitale, la fermeture des voies sur berges occasionnant un "bordel sans nom" dans le centre de Paris et la suppression de milliers de places de stationnement, ainsi que la merveilleuse revalorisation des tarifs des places restantes pendant les fêtes de fin d’année.
Dernière chose en passant. Qui payent pour stationner dans Paris ? Qui subventionne largement les fourrières de la capitale ? Qui crachera demain pour passer le péage ? Qui devra régler les nouvelles amendes pour avoir roulé là il ne fallait pas ? Les banlieusards, Madame Hidalgo… Ne l’oubliez pas !