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Pour beaucoup de républicains, Donald Trump parle vrai

par Steve Holland et Amanda Becker

MANSHESTER, New Hampshire/WATERLOO, Iowa (Reuters) - Donald Trump dit les choses "comme elles sont", affirme Barb Stensland, évoquant la dernière sortie du favori de la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2016 aux Etats-Unis, qui a soulevé un tollé en proposant d'interdire provisoirement à tous les musulmans de se rendre aux Etats-Unis.

"Il nous faut quelqu'un qui dit la vérité. Nous voulons des réponses", insiste-t-elle. Cette commerçante de 68 ans, interrogée à Grundy County, dans l'Iowa, est loin d'être seule à apprécier la proposition que l'homme d'affaires a formulée après la fusillade de San Bernardino, commise par un couple d'extrémistes islamistes.

Selon un sondage Bloomberg Politics/Purple Strategies PulsePoll, près des deux tiers des électeurs qui se disent prêts à voter républicain lors des primaires sont de cet avis et plus d'un tiers ajoutent que les propos de Trump vont les inciter à voter pour lui.

"J'ai passé une année au Vietnam et je devais me méfier constamment des embuscades du Vietcong. Quand je suis rentré aux Etats-Unis, en 1969, je n'avais plus à m'en soucier, mais, maintenant, il faut se méfier des attentats, des décapitations, des bombes, des massacres et j'en passe... Tout cela dans mon propre pays. C'est absurde !", s'indigne Dave Copson, un ancien combattant de Loudon, dans le New Hampshire.

"TROP DÉCALÉ"

Pour Patricia Tollenger, militante républicaine de Bedford, toujours dans le New Hampshire, le double attentat du marathon de Boston, commis en 2013 par les frères Tsarnaev, deux extrémistes originaires de Tchétchénie, a démontré les failles de la législation sur l'immigration.

"Comment ont-ils pu passer ? J'en ai assez de ces infiltrés. Ce qui rend Trump séduisant à mes yeux, c'est qu'il s'agit d'un homme d'action", souligne-t-elle, ajoutant toutefois que son choix n'est pas encore arrêté.

Beaucoup d'électeurs de l'Iowa et du New Hampshire, qui seront les premiers à se prononcer lors des primaires, respectivement le 1er et le 9 février, estiment en revanche que les propos de Trump l'ont définitivement discrédité.

"Trop décalé", juge Peter Weeks, ancien maire républicain de Portsmouth (New Hampshire). "C'est contraire à tous ce que les Etats-Unis défendent", renchérit Charles Tenney, qui se dit partisan du Grand Old Party. "N'importe qui vaut mieux que Trump", ajoute Robert Janssen, un agriculteur à la retraite de Grundy County.

"Ça m'effraye un peu parce qu'il est têtu, mais ce que ne nous avons fait jusqu'ici ne marche pas", estime quant à elle Renae Hickemeyer", commerçant au même endroit.

Avec 27% d'intentions de vote, Donald Trump dispose de 12 points d'avance sur Marco Rubio, son plus proche rival, selon RealClearPolitics.com, qui a fait la moyenne de plusieurs sondages récents.

(Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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