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Référendum d'indépendance : ce qu'il faut savoir sur la Catalogne

Et si Barcelone n'était plus en Espagne ? Le scrutin interdit qui déchaîne les passions, décidé en septembre dernier, doit se tenir aujourd'hui. Weekly vous propose quelques infos pour mieux comprendre la situation.

1/ Quelle question est posée et qui vote à ce référendum ?

"Voulez-vous que la Catalogne soit un état indépendant sous la forme d'une République ?", c'est l'intitulé très clair de la question prévue pour les électeurs ce dimanche. Environ six millions de personnes sont concernées par le scrutin  : tous les espagnols, catalans ou non, qui résident en Catalogne et y ont "le droit de vote aux élections parlementaires". En revanche, les ressortissants étrangers, même s'ils vivent dans la région, ne pourront pas participer au référendum.

 


2/ Où c'est la Catalogne ?

"Catalunya" en catalan ou "Cataluna" en espagnol est une région ne se résume pas à la seule ville de Barcelone. Il s'agit d'une province qui se situe au nord-est de l'Espagne, dont elle représente environ 6% de la superficie, soit 31 950 km². Sa population est estimée à 7,5 millions d'habitants. Barcelone en est la capitale administrative et économique.

 


3/ Le paradoxe de la Catalogne : une région riche mais endettée

La région est une véritable source de richesse pour l'Espagne : elle produit pas moins de 20% des ressources du pays  ! Son PIB en 2016 était estimé à 224 milliards d'euros, obtenu grâce à des secteurs économiques diversifiés et très actifs : l'agroalimentaire, l'automobile, la chimie, la recherche... Et bien évidemment le tourisme  ! Chaque année, ce sont environ 18 millions de personnes -soit un quart des séjours en Espagne- qui viennent de l'étranger pour découvrir la province, surtout Barcelone et les plages de la Costa Brava.

En revanche, malgré toute cette activité, la Catalogne perd de l'argent. Selon ses dirigeants, la communauté perdrait ainsi chaque année pas moins de 16 milliards d'euros. La dette publique est l'une des plus élevées d'Espagne et même s'il est inférieur à la moyenne nationale, son taux de chômage est à plus de 13%.

 


4/ Pourquoi la Catalogne veut son indépendance ?

Le désamour entre la région et l'Espagne ne date pas d'hier, malgré la Constitution espagnole qui évoque une "nation indissoluble". Le statut de communauté autonome, historique, de la Catalogne -il y en a quinze- a beaucoup évolué depuis sa première adoption en 1932. Supprimé sous Franco, il est de nouveau adopté en 1979 puis modifié en 2006. La Catalogne est alors reconnue comme une "nation" à part entière et dispose d'une très large autonomie. Mais en 2010, tout est remis en cause suite à une action en justice des conservateurs et exacerbe les revendications nationalistes. En juillet de la même année, plus d'un million de personnes défilent dans les rues de Barcelone pour revendiquer l'existence de la "nation catalane".

De telles manifestations se reproduisent tous les ans, lors de la fête nationale du 11 septembre, et les revendications ne changent pas, l'idée d'une indépendance se renforçant même dans l'opinion publique. En 2014, une consultation donne le oui à la scission en tête à 80%. Trois ans plus tard, en septembre, le parlement catalan vote la tenue d'une référendum pour mettre cette indépendance sur les rails, dénoncé par les instances nationales.

 


5/ Qui gouverne en Catalogne ?

Avec son statut de "communauté autonome", une institution indépendante, "La Généralité", est déjà en place dans la région. Il y a donc un parlement de 135 élus qui vote les lois sur les sujets dont il a la compétence et examine le budget, un gouvernement et un président. Ce dernier est actuellement Carles Puigdemont, du parti démocrate européen catalan.

 


6/ Pourquoi les dirigeants espagnols ne veulent pas entendre parler de ce référendum ?

Selon le gouvernement de Madrid, les textes qui ont été voté par les députés de Catalogne ne respectent pas la démocratie et la légalité. Si le oui l'emporte, la région pourrait se transformer en République dès lundi, ce que l'Etat espagnol n'entend pas laisser faire, arguant qu'une séparation ne respecterait pas la Constitution du pays. Rompre avec la Catalogne, comme on a pu le voir, priverait aussi l'Espagne de nombreux atouts. Pour empêcher le vote, normalement suspendu par le tribunal constitutionnel, de nombreux avertissements et sanctions ont été pris : des millions de bulletins et des dizaines de milliers de convocations d'assesseurs saisis, des bureaux de vote fermés, des responsables du gouvernement de Catalogne ont même été arrêtés et mis en examen pour "malversations" et "désobéissance" pendant que tous les maires de la province recevaient un courrier les menaçant de sanctions s'ils contribuaient au référendum. La semaine dernière, les finances du gouvernement catalan ont même été "gelées" pour dissuader d'organiser le scrutin.

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