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Régionales : comment et pour qui j’ai voté grâce à ma fille de 5 ans

Comme un Français sur deux, j’avais décidé de ne pas aller voter pour ces élections régionales. Mais comme un Français sur deux, j’ai finalement glissé un bulletin dans l’urne. Grâce à ma fille de cinq ans.

Hier, c’était jour d’élections. On votait pour les régionales. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le scrutin n’a pas passionné les foules… Un Français sur deux ne s’est pas déplacé. Mais comment leur en vouloir ? Après un bon déjeuner entre amis et une petite sieste au coin du feu, le manque de volonté se fait sentir. Aucune envie d’affronter l’obscurité naissante pour aller déposer, sans grande conviction, un bulletin dans l’urne. C’est dimanche. C’est l’heure du bain. Alors que faire ? Demander à sa fille de cinq ans si elle veut aller voter ? Et pourquoi pas… Et heureusement ! Car à cet âge-là, la désillusion n’a pas encore balayé la motivation. C’est dimanche. C’est jour d’élections. Et à cinq ans, c’est jour de fête.

Reste à savoir à qui donner sa voix. Quand on avait envisagé de ne pas aller voter, c’est qu’on n’avait pas de candidat à soutenir. Alors que faire ? Demander à sa fille de cinq ans pour qui elle aimerait voter ? Et pourquoi pas… Plutôt que de tirer à pile ou face. Plutôt que de se rabattre sur l’élu "le moins pire". Plutôt que de tenter le blanc ou le nul. Oui, pourquoi ne pas lui demander ? C’est très consciencieusement (bien plus que vous et moi !) qu’on découvre, à cet âge-là, les programmes électoraux. Même chez les plus jeunes, Lutte ouvrière ne fait pas recette. La couleur du prospectus ? Les cheveux courts de Nathalie Arthaud ? Non, rien de tout ça. Elle est enseignante. Et pour un enfant, une maitresse, c’est sacré. "On ne va pas voter pour elle, maman, elle a déjà un travail". Évidemment… Les écolos ? Ils voudraient bien que maman laisse sa voiture au garage, alors cette fois-ci, c’est un véto parental. Le FN ? Wallerand de Saint Just… "C’est drôle comme nom, maman, mais je n’aime pas la bouille de la dame à côté" (NDLR : il s’agit de Marine Le Pen). Après avoir fait le tri, il ne reste plus que Nicolas Dupont-Aignan. La couleur violette ne doit pas être étrangère à ce choix. "J’aime bien la photo, maman". Et Claude Bartolone, qui reste lui aussi en lice. "Il a une bonne tête celui-là". Voilà, voilà. Un grand écart sur l’échiquier politique. Mais comme, au départ, on ne comptait pas aller voter, ce n’est pas très grave.

Finalement, pour montrer le bon exemple à sa fille de cinq ans, c’est toute la famille qui a dû braver l’obscurité naissante pour aller déposer son bulletin dans l’urne. Sans grande conviction, mais avec la satisfaction du devoir accompli.

Dans la soirée, les résultats sont tombés. Sur toutes les chaînes, on ne parle que du raz-de-marée du FN, du désaveu de Nicolas Sarkozy et de la claque du PS. Pas un mot sur les autres candidats. Pas un mot sur les programmes. De quoi donner envie de zapper sur Sissi impératrice. Et de se demander si, la semaine prochaine, on ira voter.

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