Régionales : la vague blanche mieux que le rassemblement bleu marine ?
À quatre semaines des élections régionales, les déclarations se succèdent et se ressemblent. Se rejetant mutuellement la faute, et en diabolisant encore et toujours le Front national, nos chers élus politiques en oublient l’essentiel : les Français. La République. Et la démocratie.
Ce n’est pas de ma faute, c’est celle de la droite. C’est Nicolas Sarkozy qui est responsable de ce qui va arriver. Non, c’est le PS qui pousse le FN en tête des intentions de vote… Quels que soient les partis et les chefs de file, le discours est le même. Et ça devient lassant.
Si de plus en plus de Français sont prêts à glisser un bulletin pour Marine Le Pen dans l’urne lors des prochaines élections régionales, c’est uniquement par dépit. Par lassitude. Par ras-le-bol. Par provocation. Et plutôt que de chercher des coupables dans les rangs adverses, nos chers élus politiques devraient se demander ce qu’ils font de travers. Mais force est de constater que la remise en question que beaucoup attendent désespérément n’arrivera pas. Pire, ils nous resservent la même soupe qu’à l’accoutumée.
Ce week-end, il y a eu la désormais sempiternelle mise en garde de Manuel Valls. Après avoir dit qu’il avait "peur pour [son] pays, peur qu'il se fracasse contre le Front national" en mars dernier juste avec les élections départementales, notre Premier ministre a, hier, affirmé que "ce serait un drame que le Front national gagne une, deux ou trois régions". Puis il y a eu Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI, qui, sur BFM, s'est dit "révolté par l'attitude" de Jean-Christophe Cambadélis qu’il accuse d’être "en train d'espérer la victoire de Madame Le Pen", pensant même que ce dernier "la construit"…
Sauf que dans leurs petites guerres entre amis, nos chers élus politiques oublient une chose. Une toute petite chose… Les Français ! Selon une enquête TNS Sofres-OnePoint pour RTL et Le Figaro, il s’avère que plus d’un Français sur deux (52 %) ne serait pas gêné de voir le Front national s'emparer de la présidence d'un conseil régional. Et plus d'un tiers (35%) trouveraient même cela normal. Et pourquoi sont-ils autant à vouloir voter pour le parti de Marine Le Pen ? Selon un autre sondage pour RTL, 42% des personnes interrogées comptent ainsi faire part de leur désapprobation à l'égard du gouvernement et de François Hollande… Le fameux vote sanction. Celui qui fera mal au premier tour avant que les électeurs ne redeviennent plus raisonnables (plus résignés ?) pour le second.
Et que nos chers élus se rassurent, les perdants seront, comme toujours, les citoyens, la démocratie, et la République.
Alors, comme on ne veut pas rejeter la faute sur les autres (nous !), on va au moins aller voter les 6 et 13 décembre prochains. Et même si le vote blanc ne compte toujours pas… Car si un rassemblement bleu marine ne changera pas la donne, une vague blanche pourrait, elle, un jour, nous ouvrir les portes d’une autre politique.