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Renault annonce des perquisitions sur trois de ses sites

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Renault a annoncé jeudi que la Direction de la concurrence s'était rendue sur trois de ses sites dans le cadre de l'enquête sur les émissions polluantes du diesel lancée par le gouvernement après l'affaire Volkswagen.

Dans un communiqué, le constructeur automobile souligne toutefois que les premiers résultats des tests menés actuellement par le ministère de l'Ecologie sur 100 véhicules de différentes marques ne mettraient pas en évidence "la présence d'un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault".

Il ajoute toutefois que la Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a décidé de procéder à un complément d'investigation "sur pièce et sur site afin de valider définitivement les premiers éléments d'analyse".

"Les tests en cours permettent d'anticiper des solutions d'amélioration pour les véhicules Renault qui sortiront des usines comme pour les véhicules en circulation", a ajouté Renault, sans donner plus de détails sur ce point.

L'action du groupe a décroché jeudi midi à la Bourse de Paris après l'annonce de cette inspection des autorités françaises de la concurrence..

Vers 14h00, le titre chutait de 13,7% dans des volumes nourris représentant 3,4 fois leur moyenne quotidienne, accusant ainsi sa plus forte baisse depuis le 10 octobre 2008, 3,5 milliards d'euros de capitalisation boursière s'étant ainsi envolés en quelques heures. Le titre a perdu jusqu'à près de 23% à la mi-journée, avant de limiter partiellement ses pertes.

"L'action se redresse depuis le communiqué de Renault. La chute était franchement exagérée même si le précédent VW a mis tout le monde sur les nerfs et que, le secteur, est depuis sous surveillance", souligne un intervenant sur le marché. "Il y a eu une réaction très forte sur le moment et maintenant, on commence un peu plus à analyser les choses et à s'apercevoir que l'on n'a pas l'annonce d'une fraude", souligne-t-il.

ÉCART ENTRE LES MESURES

Le directeur général délégué de Renault, Thierry Bolloré, avait reconnu en décembre que les tests de la commission mise en place par Ségolène Royal avaient confirmé des écarts entre les mesures réalisées en laboratoire pour les besoins de l'homologation des véhicules, et celles effectuées en condition plus normale de conduite.

Une réunion de cette commission était en cours en début d'après-midi, selon un de ces membres.

Renault avait alors annoncé également l'accélération de son programme de Recherche & Développement pour installer sur ses voitures la technologie dite "EGR" dès juillet 2016, alors qu'il a opté jusqu'ici essentiellement pour le système dit du "piège à NOx".

PSA Peugeot Citroën, qui utilise une autre technologie de réduction des oxydes d'azote, a indiqué de son côté que les tests effectués sur ses propres véhicules n'avaient montré aucune anomalie et qu'il ne faisait pas l'objet d'un complément d'enquête de la DGCCRF.

Renault a confirmé que les enquêteurs s'étaient rendus sur le site technique de mise au point moteur de Lardy, au Technocentre de Guyancourt et au siège du groupe à Boulogne-Billancourt, ajoutant que les équipes du groupe coopéraient pleinement aux investigations.

Selon un responsable de la CGT, la perquisition a eu lieu jeudi à Lardy et vendredi matin au Technocentre.

Une association allemande de protection de l'environnement avait épinglé fin novembre les émissions polluantes de la nouvelle Renault Espace, accusée de dépasser jusqu'à 25 fois le plafond autorisé en matière d'émissions d'oxydes d'azote (NOx)

(Avec Julien Ponthus, Emmanuel Jarry et Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Jean-Michel Bélot)

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