Retrouvez Weekly sur Facebook

L'essentiel de l'actu

Sarkozy/Copé : un duel cathodique puéril et sans surprise

L’un est "prêt". L’autre pas. Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé ont donné le coup d’envoi de leur guerre fratricide, hier, par JT interposés. Propos politiquement corrects et petites piques dissimulées, la bataille promet d’être ennuyeuse à souhait.

Hier soir, les Français étaient gâtés. Nicolas Sarkozy sur TF1. Jean-François Copé sur France 2. D’un côté, le président des Républicains venu expliquer le projet de son parti. De l’autre, le Phoenix de l’UMP venu annoncer sa candidature à la primaire de la droite. Si les deux hommes sont restés polis devant les caméras et ont affiché un certain fair-play, quelques petites piques dissimulées çà et là ont amusé le téléspectateur attentif. On aurait tout de même préféré un beau duel à l’ancienne où Sieur Copé serait descendu de cheval pour jeter aux pieds du Prince Sarkozy son gant. Mais XXIe siècle oblige, l’affrontement s’est fait par médias interposés. Par coups bas cathodiques. Par sous-entendus… Quel ennui !

Reprenons dans l’ordre. Nicolas Sarkozy, qui n’est toujours pas officiellement candidat à la primaire de la droite, multiplie ses interventions médiatiques. Occupe le terrain. Redevient omniprésent. Afin de ne pas s’attirer les foudres de ses camarades déjà déclarés, il assure ne porter que la parole des Républicains et n’être que "le président de la famille". Bonne stratégie. Et comme les sondages ne lui sont pas forcément favorables, il pourra toujours renoncer…

Jean-François Copé s’était, quant à lui, fait très discret depuis le début de l’affaire Bygmalion. Presque un an et demi de traversée du désert, commencée par sa démission de l’UMP. Depuis, il n’a pas été blanchi. La semaine dernière, il a été entendu par les juges qui ont décidé de ne pas le mettre en examen, mais qu’ils l’ont toutefois placé sous le statut de témoin assisté. "Témoin assisté". Dit comme ça, on pourrait presque croire qu’il devient le gentil de l’histoire. Celui qu’il faut protéger du vrai grand méchant. "Témoin assisté"… Un terme que l’inconscient collectif confond aisément avec la protection des témoins. Sauf qu’ici, on n’est pas dans un film hollywoodien et que le statut de témoin assisté est celui qui précède la mise en examen. Alors, oui, l’ancien président du parti est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire, mais de là à crier au "soulagement" et à "l’intégrité rétablie"… Enfin, les Français jugeront.

Quant à savoir, qui de Nicolas Sarkozy ou de Jean-François Copé a remporté le duel par JT télévisés interposés, il faudra attendre les chiffres des audiences de la soirée.

En attendant, Jean-François Copé aura le mérite d’avoir ulcéré la "Sarkozie" pour un bon moment. Le début de sa revanche ? À en croire le principal intéressé, il ne s’agit absolument pas de ça. On espère qu’il nous permette d’en douter.

Les deux meilleurs ennemis n’ont donc pas fini d’en découdre. Mais à se concentrer sur leur petite querelle, les deux hommes ne vont-ils pas laisser le champ libre à Alain Juppé ? Favori des sondages, il vient d’ailleurs de recevoir un nouveau soutien, celui de Jean-Pierre Raffarin.

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs