Secours à l'oeuvre à Shenzhen après un glissement de terrain
par Paul Carsten
SHENZHEN, Chine (Reuters) - Quatre-vingt-onze personnes sont toujours portées disparues lundi à la suite du glissement de terrain qui a dévasté la veille une partie de la ville industrielle de Shenzhen, dans le sud de la Chine.
Selon les autorités, le glissement de terrain a été provoqué par un amoncellement de déchets formé dans les environs. Une trentaine de bâtiments de la ville ont été ensevelis. Un gazoduc a explosé à la suite de cette vaste coulée de boue, a rapporté la télévision.
Le Premier ministre, Li Keqiang, a ordonné l'ouverture d'une enquête officielle sur la catastrophe qui survient moins de quatre mois après les deux explosions survenues dans le port industriel de Tianjin, dans le nord-est de la Chine, qui ont tué plus de 160 personnes.
Quatorze personnes ont été dégagées vivantes des gravats et 900 autres ont été évacuées, écrit l'agence de presse officielle Chine nouvelle en mentionnant un bilan arrêté à dimanche soir. La télévision d'Etat fait toujours état de 91 disparus.
Située près de Hong Kong, Shenzhen, dans la province du Guangdong, est un symbole des réformes économiques chinoises et du boom industriel des années 1980.
Trois mille sauveteurs aidés par des chiens et des drones continuaient lundi de fouiller l'amas de boue pour retrouver des survivants, dit encore Chine nouvelle.
D'après le maire adjoint de la ville, Liu Qingsheng, la boue a recouvert une surface de plus de 380.000 mètres carrés dans le parc industriel de Hengtaiyu, situé dans le nord-ouest de la ville. Trois dortoirs ont notamment été touchés. Par endroits, la couche de boue est profonde de dix mètres.
Un témoin a comparé le glissement de terrain à d'"immenses vagues".
La fréquence des accidents industriels en Chine suscite des questions sur les normes de sécurité en vigueur après trois décennies de développement économique accéléré.
En 2010, un autre glissement de terrain dans la province de Gansu (nord-ouest) à la suite de pluies torrentielles avait fait plus de 1.500 morts.
(avec Ben Blanchard et Judy Hua à Pékin; Eric Faye, Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)