Sénat : la bascule à droite, jusqu'au Front National

Personne n'ira dire que c'est une réelle surprise. Ces derniers jours dans le landerneau politique, entre deux portes parlementaires, la question était plutôt de savoir qui de Jean-Pierre Raffarin ou de Gérard Larcher prendra la présidence de la chambre haute.

Nul ne doutait que le Sénat repasserait à droite. Ah, il y en avait quelques uns qui avaient encore de l'espoir ? Le glas de la domination de la gauche avait pourtant sonné aux dernières élections locales. Il ne restait plus qu'à attendre l'échéance de ce dimanche.

Ce que les pronostiqueurs n'avaient peut-être pas envisagé en revanche, c'est que le Front National fasse son entrée à la Haute Assemblée. Beaucoup y allaient de leurs comptes d'apothicaires, estimant que cela passerait peut-être pour Stéphane Ravier mais pas pour David Rachline, ou aucun des deux car le nombre de grands électeurs ne plaidaient pas en leur faveur.

Raté. Sur les 348 sénateurs qui siègeront le 1er octobre prochaine au Palais du Luxembourg, deux élus frontistes seront sur les bancs. La juste illustration du vote des français déçus qui tendent de plus en plus à se tourner vers un parti dont la dédiabolisation semble fonctionner à merveille ?

Ne faudrait-il pas aussi y voir un signal fort, un de plus pour le gouvernement qui enchaîne les désillusions électorales ? Si ce dernier garde une majorité à l'Assemblée Nationale, indispensable pour faire passer ses textes, la remise en question semble inévitable. Car en 2017, il sera trop tard.