Séries Mania 2019 Jour 3 : Vive la fin du monde
Troisième journée de festivités à Séries Mania : on a pleuré avec Marti Noxon, on a survécu à une météorite et une vague géante et assisté à une nuit de déchéance. Mais rassurez-vous tout s’est bien terminé.
Lundi 25 mars. Il y a des jours comme ça… Hasard du calendrier ou signe des temps, aujourd’hui les séries programmées à Séries Mania semblaient toutes avoir une appétence pour le désespoir. Promis, je ne me suis pas laissée abattre pour autant !
La Dernière Vague : 4 400 made in France
12 h 30. Impossible de faire une série de genre en France ? Après Osmosis sur Netflix, France Télévision ose le fantastique avec La Dernière Vague. Dans les Landes, une compétition de surf est perturbée par une immense vague qui fait disparaître les surfeurs. Ils réapparaissent tous miraculeusement quelques heures plus tard sans aucun souvenir de ce qui leur est arrivé. Mais ils ont tous changé. Difficile de ne pas penser au 4 400 devant ce pitch mystérieux qui voit des personnes disparaître pour revenir avec de nouvelles facultés. La mythologie est intrigante surtout qu’elle semble connectée à une problématique très actuelle : celle du réchauffement climatique et de ses conséquences.
Malheureusement les bonnes intentions ne suffisent pas toujours à rendre un univers crédible. Les enjeux aussi intéressants soient-ils semblent ici noyés sous une tonne de clichés et des personnages qui peinent à exister. Dommage parce qu’on avait bien envie d’y croire. Le charme de certains comédiens (Lola Dewaere, David Kammenos…) et des décors landais étaient le signe d’une vraie envie de proposer quelque chose de différent…
Le créateur de Skin revient
15 h. Jack Thorne son nom ne vous dit peut-être rien mais pourtant c’est rien de moins que l’un des auteurs de séries les plus tendance du moment. Le monsieur écrit les scénarios de Skins, Shameless, Electric Dreams. Il a participé à celui du prochain Star Wars et prépare l’adaptation des livres de Philippe Pullman A la croisée des mondes en série. Avec The Virtues, il collabore une nouvelle fois avec Shane Meadows le créateur de This is England.
Cette mini-série coup de poing ne vous épargnera pas grand-chose dans son épisode pilote puisqu’on y suit la lente déchéance d’un homme seul et alcoolique. Je vous passe les détails mais l’ensemble est plutôt difficile à regarder. Heureusement Stephen Graham (vu en Al Capone dans Broadwalk Empire) porte avec beaucoup de justesse ce personnage et la musique confiée à PJ Harvey fait également son petit effet. Ça vaut donc le coup de continuer surtout que dans le second épisode, le début de la rédemption s’installe. Au cinéma on connaissait les Rise et Fall, The Virtues invente le Fall and Rise… enfin on espère parce qu’on a pas vu la fin !
Marti Noxon et les femmes fortes
17 h. Ça fait longtemps que Séries Mania voulait le faire : avoir une femme showrunneuse à la tête du jury de la compétition internationale. C’est désormais chose faite avec la venue cette année de Marti Noxon. La dame qui a fait ses armes sur Buffy a collaboré sur de nombreuses séries cultes comme Mad Men, Grey’s Anatomy ou Glee, avant de lancer ses propres shows : Dietland et Sharp Objects. Vous l’avez compris, Marti Noxon aime les personnages féminins de caractère et n’a pas peur d’assumer ses choix créatifs.
Elle a donné une masterclass tout en simplicité et élégance en revenant sur sa longue carrière. Elle s’est livrée avec une justesse déconcertante, devisant autant sur ses succès que sur ses échecs et n’hésitant pas à évoquer ses propres démons intérieurs pour faire le lien avec son travail. Marti Noxon est certainement l’une des premières à avoir écrit des personnages féminins qui sortaient des carcans normatifs du genre, bref des vraies femmes auxquelles toute une génération a enfin pu s’identifier. Et pour cela, on la remercie infiniment.
8 jours avant la fin du monde
19 h 30. Quoi de mieux pour terminer cette journée qu’une série allemande sur la fin du monde ? Imaginez un monde dans lequel une immense météorite est sur le point d’atterrir à La Rochelle en France. Et il ne vous reste que 8 jours pour essayer de fuir vers des pays comme la Russie ou les Etats-Unis qui évidemment limitent l’accueil des réfugiés. On suit donc le destin d’une famille dysfonctionnelle (forcément) bien décidée à traverser la frontière quand d’autres préfèrent faire la fête en attendant une mort certaine.
Même si le sujet n’est pas nouveau, 8 Days tente d’aborder le problème d’un point de vue purement humain, en imaginant les colères, les lâchetés et autres mesures radicales qui peuvent agiter l’humanité quelques jours avant la fin. La série mélange les genres en passant de l’action purement angoissant au contemplatif philosophico-organique. Le résultat est étrange mais pas dénué d’intérêt.