Séries Mania Jour 1 : réalité virtuelle, amour et apocalypse
Le Festival Séries Mania se tient du 27 avril au 5 mai à Lille. Durant 9 jours le meilleur de la production mondiale fait son show. Quelles sont les séries qui vont faire l'actualité dans les mois à venir ? Qu'est-ce qui anime un créateur de séries ? Comment s'amuser avec vos séries préférées ? Chaque jour, on fait le point sur les moments forts de cette manifestation.
" Bienvenue à Séries Mania Lille- Haut de France ! " Cette phrase, les spectateurs l'ont entendu plusieurs fois aujourd'hui. Le Festival qui a quitté le confinement du Forum des images à Paris pour le nord de la France est toujours là. Le déménagement n'a visiblement pas entamé l'enthousiasme de ceux qui le font. Et ça c’est une excellente une nouvelle ! La navigation dans les rues de Lille se fait sans encombre. La ville vibre vraiment aux couleurs du Festival. On sent que tout le monde n'est pas encore au courant. Mais c'est juste une question de temps car les salles se remplissent vite.
Au programme, bien rempli de cette première journée quelques belles découvertes. La journée a bien commencé avec Kiss me First, une série britannique originale signée Brian Elsley soit rien de moins que le créateur de Skins. Leila l'héroïne de Kiss Me First vient de perdre sa mère. Isolée et un peu fauchée, elle s'évade grâce à un jeu de réalité virtuelle. Sa rencontre avec la mystérieuse Mania va lui ouvrir un monde insoupçonné. Mélangeant des scènes inscrites dans une certaine réalité sociale avec des séquences animées, Kiss Me First nous embarque immédiatement dans son univers. Drôle, énigmatique, porté par des jeunes acteurs britanniques étonnants et une bande originale planante, cette série de la Channel 4 sera bientôt visible sur Netflix.
La rencontre avec Jeremy Podeswa, réalisateur de nombreuses séries à succès comme Game of Thrones, Six Feet Under ou encore True Detective a été particulièrement instructive. En effet difficile pour un réalisateur de marquer sa patte dans un univers où les cinéastes changent souvent d'un épisode à l'autre. Et pourtant, l'envie de bien faire, de continuer le travail déjà entamé est une constante pour cet artiste multicarte. Il a un peu partagé avec nous les coulisses de ses différents tournages, notamment celui de Game of Thrones qui exige une organisation tellement compliquée que même ceux qui y participent ne sont pas certains d'avoir tout compris. Oh, et c'est à lui qu'on doit la fameuse scène de résurrection de John Snow !
Changement de registre avec Hubert et Fanny, une série québécoise imaginée par Richard Blaimert. On y suit la rencontre entre deux individus que tout oppose lors du braquage d'une banque. Elle est en couple depuis longtemps, essaie d'avoir un enfant et voue sa vie aux autres, il est un éternel célibataire qui refuse toute forme d'attachement à part pour son chien Arthur. Le créateur, présent à la fin de la séance, nous a expliqué avoir voulu s'interroger sur l'idée du coup de foudre et sur la manière dont il peut bouleverser la vie des gens. L'alchimie entre les comédiens est totale et le mélange entre la comédie et le drame est parfaitement dosé. Maintenant, il ne reste plus qu'à prier pour qu'un diffuseur français diffuse cette petite curiosité québécoise !
Pour finir la journée en beauté, direction le Nouveau Siècle, pour assister à l'avant première de The Rain, première série danoise produite par Netflix. Dans cette dystopie fantastique, le monde a été ravagé par un virus mortel propagé par des gouttes de pluie. On suit le destin de Magnus et Simone, que leur père a enfermés dans un bunker pour les protéger. Les effets narratifs de The Rain sont particulièrement efficaces, huis clos anxiogène, ambiance post apocalyptique, mystère familial, chasse à l'homme... rien ne manque pour captiver le spectateur. Dommage toutefois que les ficelles restent un peu trop grossières et que les créateurs n'aient pas voulu réinventer les codes du genre.