Retrouvez Weekly sur Facebook

TV/Cinéma/Culture

Séries Mania Jour 2 : Osmosis, The OA saison 2 et Rosamund Pike

Pour cette deuxième journée de festival, on a croisé Irène Jacob perdue dans le monde de The OA, tenté de trouver l’âme sœur avec Osmosis, rigolé devant les pitreries de Nick Hornby et essayé de percer le mystère de l’homme de Tian’anmen.

Dimanche 24 mars. Deuxième jour, le Festival Séries Mania bat son plein. Même si ce dimanche matin démarre doucement (les festivaliers qui ont assisté hier soir à la Nuit de la comédie doivent encore dormir), on sent que les fans de séries sont au rendez-vous. Toute la journée, les files d’attente de plus en plus longues à chaque séance me donneront raison.

Rions un peu avec Nick Hornby

Premier arrêt ce midi avec la compétition Format Court. Les professionnels ne cessent de le répéter, c’est dans ce format destiné au web que se trouvent les futurs talents de demain. J’ai opté pour deux séries humoristiques qui misent tout sur le rythme et les dialogues savoureux. L’espagnole People Talking confronte dans chaque épisode deux personnages aux prises avec un dilemme sociétal : une rencontre Tinder, un couple qui devise sur l’avenir de leur fils, une confession dans un parloir et deux voisins qui partagent leur solitude autour du porno. Sans tabous et pointant du doigt les maux de nos sociétés contemporaines, People Talking fait preuve d’une certaine efficacité humoristique surtout lorsqu’elle s’attaque aux petites hypocrisies du quotidien.

La britannique State of Union affiche un casting quatre étoiles devant et derrière la caméra. Créée par l’auteur Nick Hornby (High Fidelity) et mise en scène par Stephen Frears (The Queen), cette série suit un couple qui décide de d'engager une thérapie de couple et qui se retrouve chaque semaine 10 minutes avant dans un bar. Rosamund Pike (Gone Girl) et Chris O’Dowd (Mes Meilleures Amies) s’en donnent à cœur joie dans le registre névrose conjugale. Mais le scénario malin ne fait pas que dans le comique de situation, il en profite pour faire un parallèle avec le Brexit. La métaphore se révèle totalement bien vue.

Le retour d’Alessandro Nivola

A 14 h 30, les pitreries sont terminées avec Chimerica, série britannique de la compétition internationale. Cette fiction, inspirée de faits réels comme nous le rappelle un entrefilet en introduction, suit la destinée d’un célèbre photojournaliste (l'italien Alessandro Nivola) dont l’intégrité va être remise en question. Pour se racheter, il part à la recherche de l’Homme de Tian’ammen, cliché iconique qui a fait sa renommée 25 ans plus tôt. Captivante dès sa séquence d’introduction, ce thriller mélange habilement histoire et fiction, tout en explorant en toile de fonds une multitude de problématiques contemporaines.

On y traite autant de l’élection de Trump en 2016, que de l’évolution des médias ou de la manière dont la Chine veut réécrire son histoire. Le tout est évidemment emballé dans une quête mystérieuse qui promet quelques rebondissements. Il reste juste à espérer que le scénario ne se perde pas trop dans un complot homelandesque…

Hugo Becker a trouvé l’âme sœur

A 17 h, la salle 1 de l’UGC de Lille est pleine à craquer. Et pour cause, Osmosis première série française de genre à être diffusée par Netflix est un peu attendue comme le messie. Il faut dire que le pitch est prometteur : dans un monde futuriste, un frère et une sœur sont sur le point de lancer une application révolutionnaire : Osmosis est un implant capable de trouver l’âme sœur de chaque individu.

Premier bon point, contrairement aux autres séries d’anticipation, Osmosis tente d’éviter l’éternel univers glacial que l’on retrouve inlassablement dans le genre en France (Trepallium, Ad Vitam). Il y a de la couleur et de la verdure dans ce Paris de demain ! On sent également qu’il y a un vrai parti pris de mise en scène. Toutefois, le curseur reste quand même bien sage et les flous volontaires à l’image ne fonctionnent pas toujours. Il semble donc impossible d’échapper totalement à cette ambiance légèrement dépressive…

Même si les productrices de la série s’en sont défendues, difficile de ne pas penser à Black Mirror devant ce show futuriste technophobe. Sauf que la vraie thématique ne tourne pas autour des technologies mais plutôt autour de l’amour. Et effectivement, les scènes les plus réussies de ces deux premiers épisodes sont celles concentrées sur les connexions amoureuses des béta testeurs équipés de l’implant. On espère vraiment que c’est sur ces éléments que va se concentrer la suite de cette histoire. Osmosis n’est donc pas la révolution attendue tout simplement car elle se prend peut-être trop au sérieux mais elle a au moins le mérite d’essayer de faire bouger les lignes de la créativité hexagonale. Rendez-vous le 29 mars sur Netflix pour vous faire votre propre opinion.

The OA part II

On achève cette journée marathon avec la projection de The OA, partie II. Débarquée un peu incognito fin 2016 sur Netflix, cette série est devenue deux ans et demi plus tard, un objet culte pour les amateurs d’univers décalés. Il y a en effet une liberté de ton quasi déconcertante dans cette création signée par l’actrice Brit Marling et son co- auteur Zal Batmanglij. La fin de la saison 1 nous avait laissés un peu chaos. La saison 2 ne perd donc pas de temps en conjecture et aborde de front son véritable sujet : les univers parallèles.

Prairie est donc de retour. Ou plutôt Nina. Car dans cet autre monde The OA n’a pas été élevé par des parents adoptifs mais bien par son père milliardaire et maffieux. Je n’en dirai pas plus tant le scénario réserve de nombreuses surprises aux spectateurs. Mais rassurez-vous l’univers se révèle cohérent et nous promet encore de jolis mystères entre rêves prémonitoires et âmes vagabondes. Un nouveau personnage de détective privé, Kingsley Ben-Adir, mène l’enquête pour démêler les fils de cette intrigue complexe.

L'actrice Irène Jacob, qui joue un rôle tenu secret dans cette saison 2, était présente à Séries Mania. Elle a décrit une ambiance de travail créative et une volonté pour les deux auteurs de la série de sortir des normes imposées par le système hollywoodien. Pour découvrir son personnage, annoncé comme mystique, rendez-vous sur Netflix puisque la série y est disponible dans son intégralité depuis le vendredi 23 mars.

Demain, on aura la chance de rencontrer la scénariste Marti Noxon, d'affronter une météréotite et une vague géantes et de découvrir la nouvelle série de Shane Meadows (This is England)

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs