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Tony Blair et ses liaisons dangereuses : du mensonge à l'essor de Daech

Douze ans après, Tony Blair a présenté ses "excuses" à propos de la guerre en Irak et a reconnu sa responsabilité dans l'essor de Daech. Des excuses insuffisantes au regard du chaos engendré et des mensonges proférés.

Dans une interview diffusée sur CNN, l'ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, a présenté ses "excuses" à propos de la guerre en Irak de 2003 et reconnu une part de responsabilité dans la situation actuelle du pays et en Syrie, ainsi qu’un lien entre le renversement de Saddam Hussein et l'essor de l'Etat islamique. Un mea culpa tardif (douze ans trop tard !). Et surtout très insuffisant.

Insuffisant, car il ne suffit pas d’être désolé. Les Américains et les Anglais ont permis l’installation du chaos aux portes de l’Europe, mais ils ne sont pas les premiers à en subir les conséquences. Les premiers, exilés sur un autre continent, peuvent toujours s’amuser avec leurs drones, ravager des villages, tuer des civils et s’enorgueillir d’avoir déboulé un dictateur… La violence laissée dans le sillage de cette chasse aux sorcières n’a que peu de conséquences pour eux. Quant aux seconds, amis fidèles de Washington et retranchés sur leur île, ils n’ont jamais été Européens. Et ils nous le font payer cher ! Tony Blair s’est excusé au nom des siens "pour [leur] erreur dans la compréhension de ce qui arriverait une fois [qu’ils auraient] renversé le régime". Mais à quoi s’attendaient-ils ?

Insuffisant, car ses excuses ne sont que très partielles. "Je présente mes excuses pour le fait que les informations que nous avons reçues étaient fausses"… Mais pour le fait d’avoir menti en affirmant chercher une solution diplomatique alors qu’il s’était déjà engagé, en secret, auprès des États-Unis (merci, Hillary !), l’ancien Premier ministre britannique ne dit rien.

Insuffisant, car Tony Blair est en réalité acculé. Le rapport Chilcot de la commission d'enquête britannique sur la guerre en Irak, constamment reporté, devrait enfin sortir. Et il ne va pas arranger les affaires de l’ex Premier ministre qui espère donc, avec ce premier mea culpa, couper l’herbe sous le pied des enquêteurs. Mais qui est dupe ? D’autant que Tony Blair a d’autres casseroles. Il doit déjà s’expliquer sur ses étranges liaisons dangereuses avec, à l’époque, un certain Kadhafi.

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