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UberPop : quand les taxis s’en prennent aux Français de la débrouille

Aujourd’hui, les taxis devraient perturber la circulation pour contester, encore, contre Uber. Sauf qu’il s’agit en réalité cette fois-ci de s’en prendre indirectement aux Français, à ceux qui utilisent le service Pop de la société de VTC afin d’arrondir leurs fins de mois.

Ce matin, certaines associations de taxis ont appelé à une journée de blocage. L’objet de leur colère ? La dernière décision de justice du tribunal de commerce de Paris qui a donné raison à la société de VTC Uber en refusant d'interdire la nouvelle offre de cette dernière : UberPop. Vous n’en n’avez pas entendu parler ? Il s’agit tout simplement d’un service qui met en relation des passagers et des automobilistes qui s’accordent sur un trajet. En plus clair, qui transforme des automobilistes en chauffeurs de taxi à leurs heures perdues afin qu’ils puissent arrondir leurs fins de mois. Les taxis y voient là une concurrence déloyale et un exercice illégal de leur profession.

Faire du covoiturage avec BlaBlaCar pour rallier Marseille depuis Paris, c’est bon. Utiliser UberPop pour effectuer un trajet dans Paris intra-muros, c’est non. Et pourquoi ? Quelle est la différence ? Ah oui, à Paris, il y a les taxis. Vous savez, ceux qui refusent de vous ramener en banlieue, qui sont tombés dans des bouchons monstrueux avant d’arriver jusqu’à vous et affichent déjà dix euros au compteur, ceux qui pensent que toutes les femmes sont dépourvues du sens de l’orientation…

Remontons un peu en arrière… Pourquoi les VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur) ont réussi à s’imposer ? Grâce aux services proposés : suivi de l’approche, tarification claire, notes et commentaires concernant les chauffeurs… Et bizarrement sur les questions de la tarification et de la géolocalisation, la loi Thévenoud qui doit entrer en vigueur au début de l’année prévoit de réserver l'usage de ces deux pratiques aux seuls chauffeurs de… taxi !

En bref, et comme d’habitude, quand une profession a le monopole, elle peut tout se permettre, y compris de ne pas rendre service à ses clients. Mais quand ce monopole est attaqué, quand la concurrence s’organise, la profession prend peur et crie au scandale. Mais on a envie de leur dire : trop tard ! Surtout qu’aujourd’hui, les taxis ne s’en prennent pas à une simple société de VTC, ils s’attaquent aux Français de la débrouille. Ceux qui se disent que, quitte à circuler dans la capitale, autant monétiser leur temps en partageant leur véhicule.

Sur ce même fondement de la concurrence déloyale, demain, la SNCF s’attaquera directement à BlaBlaCar au lieu de lancer son propre site de covoiturage, les hôteliers déposeront plainte contre Airbnb et les agents immobiliers se battront contre Le Bon Coin… Dans ce dernier cas, c’est même le gouvernement qui a décidé de s’y mettre en taxant les particuliers qui vendent leur logement en ligne. Merci ! Et pourquoi un tel acharnement ? Parce que les Français trouvent des solutions alternatives aux tarifs prohibitifs pratiqués… Parce qu’à l’heure où ils ont du mal à boucler leurs fins de mois, ils préfèrent payer 30 € pour se rendre à Nantes que 156 € en train à 6h du matin, débourser 40 € dans un superbe appartement à Nice plutôt que le double dans un hôtel miteux, et empocher les frais d’agence surtout lorsqu’ils effectuent eux-mêmes les visites de leur appartement.

Quand on est une grosse boîte ou le gouvernement, on peut donc continuer d’étouffer les Français. Les premières doivent s’attendre à ne pas être comprises. Le second devrait réfléchir avant agir.

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