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Une nouvelle prime envisagée pour faciliter l'emploi

PARIS (Reuters) - Le gouvernement envisage de mettre en place une nouvelle prime de 2.000 euros pour l'embauche par une PME d'un salarié payé entre 1,2 et 1,3 smic, a déclaré à Reuters une source familière du dossier, confirmant une information de RTL.

Si cette piste est effectivement retenue, elle sera présentée lundi par François Hollande dans le cadre d'un nouveau plan en faveur de l'emploi.

Selon la même source, ces 2.000 euros équivalent à l'exonération des dernières charges sociales pesant encore sur ces niveaux de salaire mais l'exécutif a préféré la solution de la prime pour des raisons de "lissage budgétaire" et de trésorerie de l'Etat.

Cette prime serait mise en place en 2016 pour les PME de moins de 250 salariés, reconduite en 2017 et subordonnée à des critères (elle viserait notamment les jeunes et les seniors), précise-t-on de même source.

L'avantage de cibler les salariés payés 1,2 à 1,3 smic est d'éviter les "trappes à bas salaires" que constituent ces dispositifs au niveau du salaire minimum, ajoute-t-on.

Les gouvernements successifs ont déjà recouru à ce type de "prime à l'embauche", que ce soit, par exemple, pour inciter les entrepreneurs individuels à embaucher un premier salarié ou pour encourager les PME à prendre des apprentis.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a pour sa part réaffirmé jeudi sur France Inter sa préférence pour une baisse de charges sociales en bonne et due forme.

"EFFETS D'AUBAINE"

"Les entrepreneurs n'ont pas besoin d'aides ou de subventions", a déclaré le dirigeant patronal. "Une prime, c'est aléatoire. On n'a pas envie de primes ou de subventions, on veut des baisses de charges."

C'est à cette condition que les entreprises françaises seront rendues plus compétitives, fait-il valoir.

Une préférence partagée par le député socialiste Pascal Terrasse, membre du pôle des réformateurs du PS et spécialiste des politiques de l'emploi.

"Je suis pour la simplicité. Une baisse des charges payées chaque mois, c'est compréhensible et lisible. La prime, c'est plus compliqué. Il faut la demander et on ne sait pas quand elle arrive", a-t-il dit à Reuters.

Les économistes estiment pour leur part que les subventions à l'embauche créent des "effets d'aubaine" : des entreprises qui recruteraient de toute façon empochent la prime sans effet déterminant sur les créations d'emplois.

Selon RTL, la prime de 2.000 euros coûterait un milliard d'euros par an, soit deux milliards sur 2016-2017, ce que le ministre des Finances, Michel Sapin, a confirmé à demi-mot sur Europe 1. Interrogé sur ce chiffre de deux milliards, il a répondu au journaliste qu'il n'était "pas loin de la vérité".

Un autre chiffre circulait ces derniers jours : celui d'un milliard d'euros pour financer la formation de 500.000 demandeurs de plus, l'un des principaux leviers envisagés par le chef de l'Etat lors de ses voeux du 31 décembre.

"La ministre du Travail (Myriam El Khomri) pense qu'elle va avoir un milliard d'euros", confirmait mercredi soir à Reuters une source parlementaire.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

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