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Une vidéo en Israël moque la mort d'un bébé palestinien

par Dan Williams

JERUSALEM (Reuters) - Une vidéo d'extrémistes juifs tournant en dérision la mort d'un bébé palestinien dans un incendie suscite un tollé en Israël, bien que certains, à l'extrême droite, n'excluent pas que cette fuite vise à justifier les méthodes d'interrogatoire employées à l'encontre des suspects de ce meurtre.

Diffusée mercredi soir sur la chaîne de télévision Channel 10, le film montre des gens en train de danser pendant un mariage. Un des participants poignarde une photo du petit Ali Dawabsheh, 18 mois, tandis que d'autres brandissent des fusils d'assaut, des couteaux et ce qui semble être des cocktails Molotov.

Selon la chaîne de télévision, le mariage a eu lieu la semaine dernière à Jérusalem et la vidéo a été saisie dans le cadre de l'enquête.

Le garçon et ses parents sont morts en juillet dernier dans l'incendie de leur maison dans le village de Douma en Cisjordanie occupée. L'incendie criminel, qualifié d'acte terroriste par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a été imputé à des extrémistes juifs.

Cette affaire, et le retard pris dans l'enquête, bien que plusieurs suspects soient sous les verrous, ont contribué aux attaques au couteau menées ces derniers temps par de jeunes Palestiniens.

Jeudi, un Palestinien a blessé à l'arme blanche deux agents de sécurité près de la colonie juive d'Ariel en Cisjordanie. Il a ensuite été abattu, dit la police. Un autre Palestinien a été tué par les forces de sécurité israéliennes près d'Hébron en Cisjordanie, après avoir tenté de les attaquer au tournevis, rapporte l'armée.

DOUTES DU FOYER JUIF

Vingt Israéliens et un Américain sont morts depuis début octobre dans des attaques menées par des Palestiniens à l'arme blanche, par arme à feu, ou à la voiture-bélier.

Les forces de sécurité israéliennes et des civils armés ont tué de leur côté 122 Palestiniens, dont 74 ont été décrits par les autorités comme des agresseurs. Les autres sont morts lors d'affrontements avec les forces de sécurité.

Les autorités israéliennes ont laissé entendre que les inculpations dans l'incendie de Douma étaient imminentes. Certains des avocats des suspects ont accusé le Shin Bet, le service de sécurité intérieure, de tenter d'extorquer des aveux par la torture.

Selon Benjamin Netanyahu, les méthodes du Shin Bet sont légales. Pour le Premier ministre, la vidéo prouve la nécessité de lutter contre les fanatiques juifs.

"Les images choquantes qui ont été diffusées (...) montrent le vrai visage d'un groupe qui constitue un danger pour la société israélienne et pour la sécurité d'Israël", dit-il dans un communiqué.

"Nous ne sommes pas prêts à accepter des gens qui s'opposent aux lois de l'Etat et ne s'estiment pas y être assujettis. Ces images soulignent l'importance d'un service de sécurité intérieure (Shin Bet) qui soit fort pour notre sécurité à tous", ajoute le chef du gouvernement.

Toutefois, un élu de l'extrême droite alliée au gouvernement, Bezalel Smotrich, dont le parti, le Foyer juif, est un partenaire puissant du Likoud de Benjamin Netanyahu, a exprimé des doutes sur la diffusion de la vidéo.

"Je me demande si quelqu'un à la direction de la sécurité a diffusé ce clip, à ce moment précis, dans le but de tenter de légitimer ces méthodes d'interrogatoire aberrantes qui prévoient, semble-t-il, l'usage inacceptable de la violence, contre les personnes de ce groupe", a-t-il déclaré à la radio de l'armée.

(Danielle Rouquié pour le service français)

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