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L'Humeur

#Cuéntalo : quand le scandale de "la meute" libère les Espagnoles

Quelques jours après l'annonce du jugement de "la meute", les Espagnoles montent au créneau, dans la rue, et sur les réseaux sociaux avec leur mouvement #Cuéntalo. On dit oui !

Quelques mois après le scandale Harvey Weinstein et les mouvements #MeToo qui se sont imposés un peu partout dans le monde, notamment en France avec #Balancetonporc, les Espagnoles ont trouvé le leur : #Cuéntalo ("Raconte-le"). Mais elles ne se contentent pas de le raconter sur les réseaux sociaux. Elles font également entendre leurs voix dans la rue. Ce week-end, à l'appel du Mouvement féministe de Pampelune, près de 35.000 personnes ont manifesté.

A l’origine de se soulèvement, une décision de justice disculpant de viol un groupe d'hommes ayant abusé d'une femme. Âgés de 27 à 29 ans, les cinq hommes, qui se surnommaient eux-mêmes "la meute", avaient filmé leur acte et s'en étaient vantés sur WhatsApp. Les juges n'ont pas retenu la notion de "viol", pour lequel le Code pénal espagnol stipule qu'il doit y avoir "intimidation" ou "violence", tandis que la victime avait dû se justifier d'avoir eu une attitude passive face à ses agresseurs. Les accusés ont été condamnés jeudi 26 avril à une peine de neuf ans de prison chacun, pour "abus sexuel".

Depuis, les messages de soutien de multiplient. Même un groupe de nonnes du Pays basque est sorti de sa retraite. Et le message est fort : "Nous vivons cloîtrées, nous portons un habit qui nous arrive quasiment aux chevilles, nous ne sortons pas le soir (sauf urgences), nous n'allons pas à des fêtes, nous ne buvons pas d'alcool et avons fait vœu de chasteté. Et parce que c'est un choix libre, nous défendrons par tous les moyens à notre disposition (...) le droit de toutes les femmes à faire LIBREMENT le contraire, sans qu'elles soient pour cela jugées, violées, menacées, assassinées ou humiliées". Que dire de plus ?

Une pétition adressée au Tribunal suprême pour réclamer la révocation des juges ayant pris cette décision a déjà recueilli plus d'1,2 million de signatures. De son côté, le parquet a annoncé qu'il ferait appel du jugement. Et enfin, le gouvernement étudiera l'éventualité d'une réforme du Code pénal.

En quatre petits jours, les Espagnoles ont réussi un tour de force. Il faut dire qu’elles ont l’habitude de défendre leurs droits. On se rappelle notamment des grandes manifestations contre la réforme de l'avortement.

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