En direct de Cannes. Toute la semaine, notre Madame cinéma est sur la Croisette. Retrouvez chaque jour sa chronique pour vivre le festival de l'intérieur. La question du jour : que faire à Cannes lorsque l’on ne voit pas de films ?
Marianne Font
En direct de Cannes.
Question du jour : que faire à Cannes lorsque l’on ne voit pas de films ?
Petit changement de programme. J’avais promis une chronique spéciale Jean-Luc Godard, malheureusement je n’ai pas vu le film. Eh oui ! Car à Cannes, même avec une accréditation et un ticket magique, vous n’êtes pas assuré de voir les films. Au Palais des Festivals, les officiels font comme dans les avions : du surbooking. Sauf que sur la Croisette, ce n’est pas votre portefeuille mais la couleur de votre badge qui détermine votre droit d’entrée. Je n’avais pas la bonne, c’est sûr.
Tant pis, je verrai (ou pas) le chef-d’œuvre abstrait du plus français des cinéastes suisses à Paris. Armée de mon précieux market guide, outil indispensable de tout festivalier qui se respecte, je ne mets que quelques minutes pour trouver un plan B. Mais cette projection alternative n’est pas pour tout de suite. Me voilà donc un peu désœuvrée, à errer dans les couloirs du marché. Ici pas de stars en robe Dior et chaussures Louboutin, mais des gens pressés comme dans le métro avec leur précieux badge autour du cou. Les stands des producteurs, distributeurs, acheteurs et autres exploitants sont toujours aussi rutilant mais la foule est moins compacte en ce mercredi. Le marché touche à sa fin. Les gens sont plus détendus et ça se sent. J’en profite pour prendre un café au stand Nespresso. Hélas pas de George Clooney ou de Matt Damon à l’horizon, juste de charmantes hôtesses qui doivent avoir mal à la mâchoire à force de sourire toute la journée.
Au premier étage, une foule amassée derrière une barrière commence à s’impatienter. Soupir. C’est pour le film de Ryan Gosling, Lost River (anciennement baptisé How To Catch A Monster). Vu le nombre de personnes, c’est sûr, une bonne partie va repartir bredouille. Moi j’ai tenté ma chance la veille, sans succès, et pourtant j’ai fait deux heures trente de queue ! Bon courage les gars !
Bon avec tout ça c’est l’heure de mon film. Un long métrage indépendant américain. Il n’y a pas foule devant la salle. Tant mieux, ça repose.
Juste à côté, j’aperçois la salle de presse visiblement en pleine effervescence, le film de Godard vient de s’achever. Il ne dure qu’une heure dix. Je tends l’oreille. Les réactions semblent mitigées. Apparemment, je n’ai pas manqué le film du siècle. Ouf !
On se retrouve demain avec un focus sur Xavier Dolan, le plus jeune candidat à la Palme, qui présente son Mommy. Enfin, si j’arrive à le voir !