Provocateur au grand cœur, Coluche nous a quitté un 19 juin. L’occasion de revenir sur sa course à la présidentielle de 1981 en quiz.
Une d'Hara Kiri
De son vrai nom Michel Gérard Joseph Colucci, Coluche a toujours revendiqué sa grossièreté mais "sans jamais tomber dans la vulgarité".
Connu aussi pour sa générosité, Les Restos et le Schmilblick qui l’a rendu célèbre, il aurait pu embrasser une carrière politique au plus haut sommet de l’Etat dès 1981 lorsqu’il envisage de se présenter à l’élection présidentielle.
Humoriste, acteur et… homme politique ?
Qu’avez-vous retenu de cette partie de sa vie ?
Aujourd’hui, jour anniversaire de sa disparition, retour sur une campagne électorale hors norme en sept questions.
Question 1 sur 7
1/ Quel a été l’élément déclencheur à la candidature de Coluche ?Son renvoi de la station de radio RMC.
C’est à la suite de son renvoi de RMC, que Coluche va décider de se présenter aux élections présidentielles. A l’origine de cette idée, son ami Romain Goupil pour qui c’est la seule façon de ne pas être censuré.
Question 2 sur 7
2/ Comment Coluche a-t-il justifié sa candidature à l’élection présidentielle de 1981 ?"Comme on a voté pendant trente ans pour des gens compétents et intelligents, je propose aujourd’hui qu’on vote pour un imbécile qui n’y connait rien… C’est-à-dire moi !"
C’est en appelant à voter pour "un imbécile qui n’y connait rien" que Coluche a officialisé sa candidature à la présidentielle. La première citation a été inventée. La dernière est signée Georges Clémenceau.
Question 3 sur 7
3/ Dans son avis à la population, Coluche n’a pas appelé :Les cons.
C’est le 30 octobre 1980 que Coluche annonce officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de mai 1981. "J’appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s’inscrire dans leur mairie, et à colporter la nouvelle". Un avis à la population intitulé "Coluche candidat" et signé "le seul candidat qui n’a pas de raison de mentir". En revanche, il n’a pas appelé les cons.
Question 4 sur 7
4/ Lequel de ces slogans n’a pas été celui de Coluche :"J’emmerde la droite comme la gauche".
C’est lorsque Coluche convoque la presse le 30 octobre 1980 qu’il lance son slogan de campagne : "Jusqu’à présent la France est coupée en deux, avec moi elle sera pliée en quatre !". Sur ces affiches, on peut également lire : "Avec Coluche pour leur foutre au cul". Tout un programme !
Question 5 sur 7
5/ Quel évènement transforme la candidature de Coluche, qui n’était au départ qu’une farce, en véritable coup politique ?Un sondage publié par le Journal du dimanche qui le crédite de 16 % d'intentions de vote.
François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing ont fait pression sur Coluche pour que ce dernier renonce à se présenter. C’est un sondage qui va tout changer. En décembre, le Journal du dimanche crédite Coluche de 16 % d'intentions de vote. Par la suite, d’autres sondages le placent en troisième position, avec 10 à 15 % d'intentions de vote.
Question 6 sur 7
6/ Qui aurait ordonné aux trois chaînes de télévision française de ne pas inviter Coluche à s’exprimer publiquement ?Valéry Giscard d'Estaing.
C’est Valéry Giscard d'Estaing, président sortant, qui aurait donné pour consigne aux trois chaînes de télévision française et au réseau de Radio France, de censurer Coluche durant la campagne présidentielle. Cible régulière de l’humoriste, il craignait que ce dernier n’use de l'affaire des diamants révélée par Le Canard enchaîné pour le déstabiliser.
Question 7 sur 7
7/ Pourquoi Coluche a-t-il finalement renoncé à l’élection présidentielle de 1981 ?A cause de menaces.
Coluche avait recueilli plus de 600 promesses de signatures d'élus. S’il a finalement fait machine arrière, c’est face aux pressions et menaces. Lorsqu’il annonce officiellement en avril 1981 qu’il ne sera pas candidat, il déclare simplement : "(…) si moi ça me fait pas rire, comment je vais faire pour faire rire les autres ?". Par la suite, il appellera même à voter pour François Mitterrand.