Alors que les députés ont voté dimanche à la majorité la destitution de Dilma Rousseff, Weekly vous propose de comprendre la situation brésilienne en sept questions.
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Depuis avril 2015, ils sont des millions à descendre dans les rues de nombreuses villes du Brésil pour demander le départ de leur présidente Dilma Rousseff, impliquée avec son parti dans un scandale de corruption et accusée d'avoir maquillé les comptes publics. Des abus du pouvoir en place qui scandalisent la population alors que le pays traverse une crise économique.
Personnalités politiques, grosses sociétés...l'affaire est la plus importante de ces dernières années et pourrait bien coûter sa place à la chef d'Etat. Son maintien ne tient plus désormais qu'à un fil, alors que le Brésil doit accueillir cet été les Jeux Olympiques.
Le nom de son prédécesseur, Lula, est aussi cité. Mis en examen pour blanchiment d'argent par le juge fédéral Sergio Moro, il a pu éviter un probable placement en détention en étant nommé chef de cabinet gouvernemental.
Mais que savez-vous de toute cette affaire ? Faites le quizz de Weekly !
Question 1 sur 7
Quel nom porte le scandale de corruption, révélé en mars 2014, qui touche le parti au pouvoir ?"Petrobras"
"Petrobras", du nom du géant pétrolier brésilien, a été donné à l'affaire de corruption politique qui fragilise depuis 2014 le centre-gauche au pouvoir.
Question 2 sur 7
Qu'est-il justement reproché aux personnes impliquées dans le scandale "Petrobras" ?d'avoir versé des pots-de-vin pour se répartir, après entente, des marchés publics
Entre 2004 et 2014, c'est un vaste système de corruption qui a été mis en place par le géant de l'industrie pétrolière Petrobras et de grosses entreprises de BTP du Brésil. Tous se seraient regroupés, formant un cartel, pour se répartir les marchés publics et les surfacturer. En échange, des pots-de-vin ont été versés notamment à des personnalités politiques et des partis comme la coalition gouvernementale de centre gauche, au pouvoir depuis 2003. Des campagnes électorales auraient ainsi été illégalement financées et certains élus se seraient personnellement enrichis. Plus de 2 milliards d'euros auraient été détournés.
Question 3 sur 7
Dilma Rousseff se retrouve en grande difficulté depuis plusieurs mois. Depuis quand est-elle présidente du Brésil ?2010
Première femme présidente du Brésil, Dilma Rousseff a été élue en octobre 2010 et officiellement investie en janvier 2011. Elle a ensuite été réélue de justesse en 2014. Si elle n'est pas directement mentionnée dans l'affaire "Petrobras" et qu'aucune procédure judiciaire n'a été ouverte à son encontre, certains estiment qu'elle n'en est pas moins responsable.
Question 4 sur 7
Justement, si Dilma Rousseff n'est pas considérée "coupable", pourquoi a-t-elle tout de même été touchée par le scandale ?parce qu'elle était ministre de l'énergie pendant les faits de corruption
De janvier 2003 à juin 2005, Dilma Rousseff faisait partie du gouvernement Lula. Elle était alors en charge du portefeuille des Mines et de l'Energie, ce qui rend peu probable son ignorance des agissements de Petrobras selon l'opinion publique. Elle en a aussi été la présidente du conseil d'administration.
Question 5 sur 7
La suite de la procédure d'"impeachment" prévoit un premier vote du sénat, mi-mai, puis un possible éloignement du pouvoir pour Dilma Rousseff, une suspension de :180 jours
En cas de vote favorable des sénateurs à sa destitution, Dilma Rousseff serait écartée du pouvoir le temps que la procédure se poursuive. Ceci pendant une période de 180 jours maximum.
Question 6 sur 7
Qui la remplacerait alors ?son vice-président, Michel Temer
En cas d'éloignement forcé du pouvoir, la loi prévoit que ce soit le vice-président qui prenne provisoirement la tête du pays. Il s'agit donc du vice-président de Dilma Rousseff, Michel Temer, qui s'avère aussi être son rival.
Question 7 sur 7
Face aux accusations, Dilma Rousseff se défend de toute corruption et de réelle accusation à son encontre. Refusant de démissionner, elle a déclaré :"C'est un coup d'Etat"
"J'affronte par conviction dans ma maturité un coup d'État, pas un coup d'État traditionnel [...] mais un coup d'État avec l'apparence d'un processus légal", a déclaré la présidente après le vote des députés dimanche. Ses partisans ont également fait remarquer que des procédures visaient certains députés qui ont voté la destitution, notamment Michel Temer. Dilma Rousseff l'accuse d'ailleurs de "conspiration".