Avec plus de 45 % des voix engrangées à l’issue du premier tour, la liste Pé a Corsica devrait rafler la majorité des sièges à l’Assemblée de Corse. Mais savez-vous ce que réclament vraiment les nationalistes ?
Flickr/CC/keyboardsamurai
A l’issue du premier tour de l’élection de l’Assemblée de Corse, les nationalistes sont passés de peu à côté d’une majorité absolue. Rassemblés derrière la candidature de Gilles Simeoni, candidat de Pè a Corsica, ils ont remporté 45,36 % des voix. Bien loin devant la droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni (14,97 %), La République en marche de Jean-Charles Orsucci (11,26 %), Les Républicains de Valérie Bozzi (12,77 %), la liste CI-PCF-Ensemble ! (5,68 %) de Jacques Casamarta et le Front national de Charles Giacomi (3,28 %).
Au second tour, seules les listes ayant obtenu 7 % des suffrages peuvent se maintenir. Et seules les listes ayant obtenu 5 % des suffrages peuvent fusionner. Le FN n’aura donc plus de représentant à l’Assemblée de Corse. Lors de la précédente législature, il avait quatre conseillers. Quant à la gauche qui avait douze sièges, elle sera également privée de représentant.
Le tsunami nationaliste devrait se poursuivre lors du second tour de dimanche prochain. Gilles Simeoni a d’ores et déjà affirmé qu’il s’agissait d’un "message que Paris doit recevoir". Mais qu’elles sont les réformes qu’il veut mener ?
Pour tout savoir sur les revendications des nationalistes, faites le quiz !
Question 1 sur 7
1/ Qui se cache derrière l’étiquette Pé a Corsica ?Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni.
Les nationalistes sont représentés par la liste Pé a Corsica, née de l’union des indépendantistes rassemblés autour de Jean-Guy Talamoni et des autonomistes dirigés par Gilles Simeoni.
Question 2 sur 7
2/ Concernant la langue corse, que réclament-ils ?La co-officialité.
Les nationalistes veulent revoir le statut de la langue corse et l’inscrire dans tous les champs de la société : les médias, la vie économique et l’éducation. Par exemple, les actes administratifs et les délibérations de l’Assemblée territoriale, des conseils généraux et des communes seraient systématiquement bilingues. Aujourd'hui, seule la langue française est reconnue comme langue officielle en France. Il faudrait donc une modification de la Constitution pour que la co-officialité soit appliquée.
Question 3 sur 7
3/ Concernant le statut d'autonomie, qu’espèrent les nationalistes ?Une mise en œuvre d’ici sept ans.
Les nationalistes veulent faire obtenir à la Corse le statut d'autonomie de plein droit et de plein exercice dans les trois ans, pour une mise en œuvre effective d'ici sept ans.
Question 4 sur 7
4/ Parmi les revendications nationalistes figure la question de l’amnistie des "prisonniers politiques", dont……Yvan Colonna.
Parmi les revendications nationalistes figure la question de l’amnistie des "prisonniers politiques", dont Yvan Colonna, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac. Sur FranceInfo, Jean-Guy Talamoni que cette mesure essentielle était indispensable pour "tourner la page de quarante ans de conflit".
Question 5 sur 7
5/ Que permettrait le statut de résident corse ?De réserver l'achat immobilier aux personnes résidant depuis plus de 5 ans sur l'île.
Le statut de résident permettrait de réserver l'achat immobilier aux personnes résidant depuis plus de 5 ans sur l'île. Un bon moyen de protéger les Corses, qui ont de plus en plus de mal à se loger en raison d'une hausse importante des prix. Cette mesure se heurte à la Constitution.
Question 6 sur 7
6/ Les nationalistes réclament-ils l’indépendance ?Pas pour le moment.
Après le désastre catalan, les nationalistes veulent rester prudents. Ils souhaitent que la Corse gagne d’abord en autonomie financière avant d’entamer des démarches d’indépendance. Jean-Guy Talamoni a d'ailleurs rappelé qu’il n'y aura pas, "pendant ces dix ans, de procédure d'indépendance".
Question 7 sur 7
7/ Quand doit voir le jour la CTU, la Collectivité territoriale unique de Corse ?Le 1er janvier 2018.
La CTU, la Collectivité territoriale unique de Corse, verra le jour dès le 1er janvier prochain. Les Corses étaient donc appelés à voter pour élire les 63 conseillers de cette toute nouvelle collectivité.