Accusé de mener une politique pour les riches, le président de la République a décidé de dévoiler un plan d'action pour les villes populaires.
Flickr/Alexandre Prévot/CC
Lundi à Clichy-sous-Bois, puis à Lille et Roubaix, mardi à Tourcoing... Emmanuel Macron avait semble-t-il envie de rassurer les élus locaux, qui ne décolèrent pas suite à la diminution des contrats aidés et des subventions aux associations.
"Il y a des territoires de la République où l’on a concentré toutes les difficultés", a admis le chef de l'Etat, annonçant une série de mesures pour rattraper le retard d'accompagnement des quartiers populaires, dans l'attente d'un autre plan qui devrait être présenté d'ici février, après concertation. "Cette mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers, doit être celle du gouvernement, des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des intellectuels", a ainsi déclaré Emmanuel Macron.
Dotations budgétaires, renforcement de la présence policière, aides pour l'emploi et les familles, pour l'enseignement, lutte contre la radicalisation... Que faut-il retenir des annonces du chef de l'Etat ? Faites le point en sept questions !
Question 1 sur 7
Afin de lutter contre le chômage dans certains quartiers, Emmanuel Macron prévoit d'expérimenter comme il l'avait promis lors de la campagne présidentielle :les emplois francs
C'était une de ses promesses de campagne : Emmanuel Macron veut expérimenter les "emplois francs" dès 2018 dans plusieurs quartiers d'Ile de France, de Marseille ou d'Angers par exemple, pour favoriser l'accès à l'emploi. Le dispositif prévoit des primes aux entreprises qui embauchent des jeunes issus des quartiers en difficulté. Une généralisation est prévue en 2020. Une expérimentation avait déjà été menée pendant le quinquennat Hollande.
Question 2 sur 7
Pour lutter contre les discriminations à l’embauche, qu'envisage Emmanuel Macron ?un recours plus fréquent au "testing"
Pour lutter contre les discriminations à l’embauche, Emmanuel Macron veut un recours plus fréquent au "testing", qui permet de tester les entreprises par l'envoi de CV. Celles qui seront prises en faute seront dénoncées publiquement, comme aux Etats-Unis avec le "name and shame". Des enquêtes spécifiques seront aussi menées par l'Inspection du Travail.
Question 3 sur 7
Les mesures pour la sécurité sont également attendues. Concernant les trafics de drogue, qu'est-ce qui a été annoncé ?des amendes immédiates
Selon Emmanuel Macron, 80% des affaires de trafic de drogue se terminent uniquement par un rappel à la loi ou sont classées sans suite. Le président souhaiterait donc mettre en place un système d'amende immédiate.
Question 4 sur 7
Les services publics vont faire leur retour dans les quartiers a assuré Emmanuel Macron. Avec notamment :un doublement du nombre de maisons de santé
L'Etat va faire revenir les services publics dans les quartiers et villes en difficulté, par le biais de plusieurs mesures comme un renforcement des internats pour les collégiens et lycéens, un réseau de La Poste plus important et un nombre de maisons de santé doublé dans les prochaines années.
Question 5 sur 7
Sur les contrats aidés, Emmanuel Macron a critiqué ceux qui dénoncent leur diminution. Qu'a-t-il déclaré ?"Ils n'en voudraient pas pour eux-mêmes !"
"Qui veut un contrat aidé ? Que ceux qui les défendent les prennent ! Ils n'en voudraient pas pour eux-mêmes !", a lancé Emmanuel Macron pour défendre la diminution des emplois aidés, qui seront malgré la baisse affectés en priorité aux territoires "les plus fragiles".
Question 6 sur 7
Surprise ! Qui a été vu aux côtés d'Emmanuel Macron lors de son déplacement à Tourcoing mardi ?Jean-Louis Borloo
Retiré de la vie politique, l'ancien ministre de la Ville est apparu mardi à Tourcoing. Il devrait aider à la mise en place du plan du gouvernement pour les quartiers en difficultés. Un travail qui aurait démarré il y a déjà plusieurs semaines, en toute discrétion.
Question 7 sur 7
Tout le monde n'a pas apprécié la venue dans le Nord du président de la République. Pas fan d'Emmanuel Macron, la maire de Lille Martine Aubry a même dénoncé :"une politique brutale"
A l'issue d'un rendez-vous avec le président à la préfecture, Martine Aubry n'a pas été tendre avec Emmanuel Macron. "Je suis totalement sceptique car je pense réellement que ce n'est pas une politique qui va mener vers la croissance et l'emploi, c'est une politique souvent brutale", a ainsi déclaré la maire de Lille.