Depuis l’annonce de la fermeture du site d’Alstom de Belfort, les réactions politiques et les coups bas se multiplient. Retour sur ce dossier épineux en sept points clefs.
Flickr/CC/Global Panorama
C’est le dossier économico-politique de la semaine. Le groupe Alstom a annoncé l'arrêt de la production de son usine de Belfort, faute de commandes suffisantes en France. Un problème qui s’est s'invité dans la campagne pour la présidentielle de 2017. Depuis le week-end dernier, les hommes politiques, toute tendance confondue, multiplient les déclarations. Et le sommet de l’Etat n’échappe pas à la règle. François Hollande a même décidé de renouer avec une vieille promesse, celle de se rendre à Florange "dans les prochaines semaines".
Hier, le secrétaire d'Etat à l'industrie, Christophe Sirugue, a annoncé qu’il se donnait "dix jours pour apporter des réponses" aux 400 salariés d’Alstom de Belfort. Le secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies, a assuré qu’il existait "cinq réponses" pour sauver le site de Belfort, dont "trois dossiers peuvent se concrétiser rapidement".
Où en est-on ? Qui a dit quoi ? On fait le point en sept questions. Testez vos connaissances !
Question 1 sur 7
1/ Après l'arrêt du site de Belfort, Alstom compte rapatrier la production de trains à……Reichshoffen.
Sur les 480 employés du site de Belfort, seuls 80 resteront. Les autres salariés "se verront proposer un transfert vers une autre usine du groupe, notamment celle de Reichshoffen" dans le Bas-Rhin, ou des postes dans d’autres usines françaises. L’arrêt des branches production et études de Belfort devraient prendre deux ans.
Question 2 sur 7
2/ Quel homme politique avait engagé sa responsabilité en promettant "zéro licenciement chez Alstom Transport" au printemps 2015 ?Emmanuel Macron.
C’est Emmanuel Macron. Au printemps 2015, le ministre de l'Économie s'était rendu dans l'usine d’Alstom et avait promis "zéro licenciement chez Alstom Transport". Le gouvernement a assuré que l’entreprise n’avait jamais parlé d’arrêter la production à Belfort dans les discussions entre les dirigeants et l'État.
Question 3 sur 7
3/ Concernant ses commandes en France, quel contrat vient de perdre Alstom ?La fabrication d’une cinquantaine de locomotives de travaux.
L'offre d'Alstom portant sur la fabrication d’une cinquantaine de locomotives de travaux pour un montant de 140 millions d'euros n'a pas été retenue. C'est l'allemand Vossloh qui a été choisi. Si la France ne réussit pas à l’entreprise, les commandes sont nombreuses dans le reste du monde. Alstom construit le tramway de Dubaï, ou encore le TGV du futur aux États-Unis. Dans ces conditions, la charge de travail dans les sites français d'Alstom devrait diminuer de près de 40 % d'ici à 2018, selon le groupe.
Question 4 sur 7
4/ Qu’ont fait plusieurs élus en réaction à l’annonce de la fermeture du site de Belfort ?Ils ont lancé une pétition.
Plusieurs élus ont invité la population à signer une pétition en ligne. Ils affirment qu’il est "important que l’ensemble des Français puisse manifester leur soutien aux salariés de l’entreprise et à leurs familles qui vivent dans l’angoisse". Elle a déjà reçu près de 8.000 soutiens.
Question 5 sur 7
5/ Qui a dit : "Ce qui est invraisemblable c'est que l'Etat a l'air de découvrir le problème. (...) L'Etat est actionnaire à 20 %" ?Alain Juppé.
C’est Alain Juppé. Le candidat à la primaire de la droite a déclaré sur RTL : "Ce qui est invraisemblable c'est que l'Etat a l'air de découvrir le problème. (...) L'Etat est actionnaire à 20%, il a au moins accès à l'information. Il est aussi donneur d'ordre, c'est lui qui incite la SNCF à passer commande. (...) Que faisait le ministre de l'Economie pendant tout ce temps-là ? Il vient de quitter son poste, il est probable qu'il consacrait plus de temps à sa petite start-up politique qu'à l'industrie française".
Question 6 sur 7
6/ Qui a résumé l’affaire en la qualifiant de "chronique de l'impuissance volontaire" ?Benoît Hamon.
C’est Benoît Hamon. Le candidat à la primaire du PS a déclaré : "C'est la chronique de l'impuissance volontaire. (...) Évidemment les cabinets, les ministères étaient au courant. (...) Quand on est actionnaire principal d'Alstom on ne peut pas feindre de découvrir qu'on va fermer le site de Belfort".
Question 7 sur 7
7/ Selon Pierre Gattaz, le président du Medef, les propositions de l'Etat pour sauver le site Alstom de Belfort sont……une comédie.
"Posture", "comédie", "jeu de rôle"… C’est par ces mots que Pierre Gattaz, le président du Medef, a parlé des propositions de l'Etat pour sauver le site Alstom de Belfort. Il a également assuré qu'Alstom avait "tiré la sonnette d'alarme depuis des années. Nos politiques font semblant de découvrir qu'il y a un problème".