Ça devait être une révolution dans l’assiette du consommateur. La loi Egalim, mieux connue sous le nom de loi alimentation, a été adoptée. Mais va-t-elle vraiment transformer (en mieux) ce que nous mangeons ?
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Avec 18 articles et plus de 2.500 amendements, le texte "pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable" (dit loi Egalim) a été adopté à l’Assemblée nationale, la semaine dernière. Depuis, le texte est vivement critiqué. Notamment parce qu’il revient sur un bon nombre de promesses d’Emmanuel Macron. Les consommateurs n’ont pas été entendus.
En effet, les parlementaires ont fait preuve d’une complaisance inédite pour les intérêts économiques de l’agroalimentaire et d’une surdité tout aussi remarquable aux revendications de la société civile.
Bio (notamment dans les cantines scolaires), glyphosate, doggy bag, poules en batteries, miel… Savez-vous ce que les députés ont voté ? Quelles promesses n’ont pas été tenues ? Pour le savoir, faites-le quiz.
Question 1 sur 7
Concernant le miel, que va imposer la loi alimentation ?L'affichage de l'ensemble des pays d'origine du produit.
Les Français mangent quatre fois plus de miel que n'en produit la France. Le produit est donc importé, principalement d'Espagne, de Chine et d'Ukraine, selon FranceAgriMer (l'établissement national des produits de l'agriculture et de la mer). Aujourd’hui, sur l’étiquette de ces miels, le consommateur peut lire "mélange de miels originaires/non originaires de l'Union européenne". Dès le 1er septembre 2019, les producteurs de miel auront l’obligation d’indiquer l'ensemble des pays d'origine d'un produit issu d'un mélange de miels.
Question 2 sur 7
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, que prévoit la loi alimentation ?Rendre la pratique du doggy bag obligatoire dans les restaurants.
En 2010, la Commission européenne estimait qu'un Français jetait en moyenne 136 kilos de déchets alimentaires par an. En 2016, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) estimait que les pertes de nourriture sont cinq fois plus élevées en restauration que dans la grande distribution et au domicile. À compter du 1er juillet 2021, "les restaurants et les débits de boissons à consommer sur place devront mettre gratuitement à la disposition de leurs clients, qui en font la demande, des contenants réutilisables ou recyclables permettant d'emporter les aliments ou boissons non consommés sur place, à l'exception de ceux mis à disposition sous forme d'offre à volonté".
Question 3 sur 7
En 2022, quelle est la proportion de bio que devront proposer les cantines ?50 %.
D'ici à 2022, l'ensemble de la restauration collective publique devra proposer au moins 50 % de produits biologiques, label de qualité ou local. Cette mesure sera appliquée dans les cantines de vos enfants. Mais pas seulement. Elle concernera également celles des hôpitaux ou des services administratifs.
Question 4 sur 7
Le glyphosate devait être interdit d’ici à trois ans. Qu’ont finalement décidé les députés ?De ne pas interdire le glyphosate.
C’était une promesse d’Emmanuel Macron : l’interdiction du glyphosate. L’amendement, soutenu par le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, n’a pas été adopté. Cette substance classée comme "cancérigène probable" ne disparaîtra donc pas de nos assiettes d’ici à trois ans, comme ça devait être le cas.
Question 5 sur 7
Les œufs pondus par des poules élevées en cage……ne seront finalement pas interdits.
Comme pour le glyphosate, les députés sont revenus sur une autre promesse, celle d’interdire les élevages hors-sol de poules pondeuses en cage.
Question 6 sur 7
La loi alimentation a-t-elle prévu d'interdire les publicités pour des produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés à destination des enfants ?Non.
Les députés se sont refusés à inscrire dans la loi l'interdiction des publicités pour des produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés à destination des enfants.
Question 7 sur 7
Quelle viennoiserie était au cœur d’un amendement de la loi alimentation ?Le pain au chocolat.
L'amendement "chocolatine" a été rejeté par les députés. Certains voulaient inscrire cette appellation dans la loi au détriment du plus classique "pain au chocolat".