Hot-dog, boulettes de viande, tartes au chocolat… Après un retrait de la vente de certains de ses produits, Ikea a-t-il retrouvé ses consommateurs ? Pas sûr que tous les clients trouvent toujours "la Suède" à leur goût malgré les efforts de l’enseigne.
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Un samedi ordinaire chez Ikea. Venu y chercher une simple commode, on sait en entrant que l’on ressortira avec un tas d’objets pas nécessaires mais auxquels on aura fini par trouver une utilité certaine. Cela s’avèrera vrai plus tard avec un sac rempli d’ustensiles de cuisine, des tasses qui viendront rejoindre toutes celles qui permettraient d’ouvrir un salon de thé, des miroirs et des bougies. Mais dans le sachet en papier, il n’y aura pas de friandises qui se seront rajoutées cette fois-ci. Pas de chocolats pourtant laissés en évidence dans les rayons, ni de biscuits ou de tartes qui étaient il y a encore quelques semaines le petit plaisir des fins de courses. Et à regarder les caddies des autres clients, il y a comme un mot d’ordre tacite qui serait passé entre les consommateurs pour ne rien acheter. Tout est comme devenu suspect. Les lasagnes à la viande d’élan, les harengs cuisinés à toutes les sauces, les gâteaux truffés ne sont plus des spécialités exotiquement nordiques et intéressantes.
Le scandale du cheval et des matières fécales est passé par là. Des boulettes de viande chevaline et des tartes chocolatées aux éclats de fosses septiques qui semblent bien avoir terni l’image de la maison bleue et jaune.
Même les bonbons laissés en libre distribution sur un comptoir restent immobiles dans leur grand bol. C’est dire quand on sait à quel point le gratuit attire le chaland ! Quand on y regarde de plus près, la vendeuse n’en propose même pas aux clients qu’elle conseille. A force d’essuyer des refus gênés ?
Dans le labyrinthe qu’est le magasin, la foule ne se presse pas non plus dans la cafétéria. Beaucoup de tables sont vides alors qu’on pouvait les trouver pleines il y a quelques mois. Peut-être que l’enseigne devrait miser sur l’humour, comme elle a surfé sur le buzz "Non mais Allô quoi" de Nabilla pour vanter les mérites de coussins pour chaises ? On imaginerait bien des employés déguisés en boulettes de viande, chassant dans les allées d’autres grimés en chevaux, pour annoncer leur remise en vente qui devrait être effective le 15 avril prochain.
Cela inciterait peut-être les hésitants à regagner les rangs du self et de la boutique. Mais peut-être n’était ce que ce samedi, dans ce magasin là. Peut-être qu’il n’y a eu que deux clients à se dire affamés puis devant l’entrée de la cafétéria hésiter, se regarder et finir par se dire : "Bon, on passera chez Mc Do, KFC ou Starbucks, ce sera mieux".
Tellement mieux. Pas sûr quand on y pense.