Accusé de manque d'anticipation et de mauvaise gestion après un samedi marqué par de nombreux incidents sur les Champs-Elysées, l'exécutif a décidé de durcir le ton. Weekly vous propose de faire le point.
Flickr/Patrice Calatayu Photographies/CC
"Ça suffit, les Français n'en peuvent plus", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe sur France 2 lundi soir. Plus tôt dans la journée, le chef du gouvernement avait annoncé une série de mesures, en réponse à la 18ème mobiilsation des gilets jaunes, en marge de laquelle se sont déroulés de nombreux débordements causés par des casseurs, en particulier sur les Champs-Elysées à Paris.
"La stratégie de maintien de l’ordre que nous avions élaborée après le 1er décembre n’a pas été mise en œuvre dans des conditions satisfaisantes", a-t-il reconnu. Et d'ajouter : "Nous devons avoir une réponse beaucoup plus ferme face à des personnes qui viennent à Paris non pas pour manifester. Leur revendication, c'est la violence. Ils viennent pour casser, piller, incendier".
Savez-vous ce qu'a annoncé et prévu le gouvernement pour les prochaines manifestations ? Faites le point en sept questions.
Question 1 sur 7
Suite aux évènements parisiens, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a été débarqué. Qui le remplace ?Didier Lallement
Michel Delpuech a été démis de ces fonctions lundi. Son successeur est Didier Lallement, jusqu'alors préfet de Nouvelle-Aquitaine. Un préfet "qui a de la poigne" selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Question 2 sur 7
Désormais, les manifestations pourront être interdites dans certains quartiers "les plus touchés" par des violences, comme celui des Champs-Elysées. Cela vaut aussi pour certaines villes de provinces. Laquelle n'a pas été mentionnée :Marseille
Le quartier des Champs-Elysées à Paris, la place Pey-Berland à Bordeaux et la place du Capitole à Toulouse font partie des zones où les manifestations pourraient être interdites, dans le cas où "la présence d'ultras" sera constatée.
Question 3 sur 7
Désormais, le ministère de la Justice va aussi durcir les sanctions. Participer à une manifestation interdite va coûter plus cher :135 euros
Jusqu'à présent, l'amende pour participation à une manifestion interdite était de 38 euros. Il a été demandé à la Garde des Sceaux Nicole Belloubet de la revoir à la hausse et le tarif est maintenant fixé à 135 euros. De leur côté, les organisateurs sont passibles de six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende.
Question 4 sur 7
De nouveaux moyens techniques ont aussi été annoncés, parmi lesquels des drones mais aussi:des marqueurs chimiques
Le gouvernement a émis la possibilité d'utiliser des drones pour aider les forces de l'ordre. Les machines filmeraient donc les manifestations et pourraient transmettre des informations. Les marqueurs chimiques, pulvérisés par les canons à eau ou le gaz lacrymogène, pourront aider à repérer les casseurs et à prouver leur implication dans les faits reprochés.
Question 5 sur 7
Pour la prochaine mobilisation des gilets jaunes samedi, l'Etat a aussi prévu de :mobiliser les militaires de l'opération Sentinelle
Le gouvernement a prévu de mobiliser les militaires de l'opération Sentinelle pour la prochaine journée de manifestation des gilets jaunes. Les CRS pourront aussi aller au contact en étant plus mobiles.
Question 6 sur 7
Selon Le Parisien, Christophe Castaner se serait pris "la soufflante du siècle" par Emmanuel Macron après les débordements du week-end. Ce qui n'a pas arrangé son image c'est :une virée en boîte de nuit
Le 14 mars, quelques jours avant la nouvelle journée de mobilisation, la presse people a révélé des photos du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner dans une célèbre discothèque parisienne, le soir même de l'acte 17 des gilets jaunes. Une soirée qui a fait s'interroger sur sa sécurité et qui n'aurait pas plu au Président, ni à certains responsables policiers...
Question 7 sur 7
Quelle phrase a été prononcée par Emmanuel Macron à la suite de cet acte 18 :"Ce sont des gens qui veulent détruire la République, au risque de tuer"
"Ce qu’il s’est passé aujourd’hui sur les Champs-Élysées, ça ne s’appelle plus une manifestation. Ce sont des gens qui veulent détruire la République, au risque de tuer. Tous ceux qui étaient là se sont rendus complices de cela", a réagi le chef de l'Etat après les évènements de samedi dernier. Il a également reconnu : "Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre, mais la journée d’aujourd’hui montre que sur ces sujets-là nous n’y sommes pas".