À pied, en train, en bateau… Ils traversent l’Europe après avoir fui leurs pays. Mais attention aux mots. Tous les réfugiés sont des migrants. En revanche, tous les migrants ne sont pas des réfugiés. Faites-le quiz pour remettre de l’ordre dans vos connaissances !
Flickr/CC/Irish Defence Forces
Depuis la parution de la photo du petit Aylan, l’Europe vit au rythme des drames, des naufrages et des mouvements de population. On parle de "migrants". Mais certains médias et politiques utilisent le terme de "réfugiés" pour qualifier ces femmes, hommes et enfants qui fuient principalement la Syrie ou l’Irak. Pourtant, ces deux notions recouvrent des statuts bien différents.
C’est la chaîne Al Jazeera qui a ouvert le débat en décidant de bannir de son antenne le terme de "migrant" pour utiliser celui de "réfugié", expliquant que le premier n’était pas "approprié lorsqu'il s'agit de décrire l'horreur de ce qui se passe en Méditerranée".
Sauf que si tous les réfugiés sont des migrants, tous les migrants ne sont pas des réfugiés. Alors quel mot choisir lorsqu’il s’agit de parler de ce qui se passe ? Pour le savoir, faites-le quiz et testez vos connaissances en sept questions.
Question 1 sur 7
1/ Selon l’Unesco, quelle est la définition du migrant ?Une personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né.
Selon l’Unesco, le migrant "vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays". Le migrant est donc une personne qui a quitté son pays d’origine pour diverses raisons qu’elles soient familiale, économique ou politique. Le migrant peut donc tout à fait avoir volontairement voulu quitter son pays.
Question 2 sur 7
2/ Selon l’ONU, le migrant est une personne ayant changé de pays de résidence depuis……un an.
L'ONU considère comme migrant une personne ayant changé de pays de résidence pour une durée d'au moins un an.
Question 3 sur 7
3/ Selon la Convention de Genève, le terme de réfugié s’applique à tout personne craignant d’être persécutée……avec raison.
Selon l’article 1 de la Convention de Genève de 1951, qui a été ratifiée par 145 pays, le terme de réfugié s’applique à tout personne "craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner". Contrairement au migrant économique, le demandeur d'asile fuit, la plupart du temps, un conflit.
Question 4 sur 7
4/ En arrivant en Europe, un migrant doit demander le statut de réfugié dans……le pays par lequel il est entré.
Selon les accords de de Dublin II, un migrant doit normalement demander le droit d’asile dans le pays par lequel il est entré en Europe. Il doit, pour se faire, apporter la preuve qu'il est victime de persécution dans son pays.
Question 5 sur 7
5/ En France, quelle est la durée de la carte de résident obtenue par un réfugié ?Dix ans.
Une personne qui obtient le droit d’asile en France bénéficie d’une carte de résident valable dix ans.
Question 6 sur 7
6/ Quel texte vise à encadrer les mots à utiliser pour parler des migrations ?La Charte de Rome.
C’est la Charte de Rome, élaborée avec le Haut commissariat aux réfugiés des nations unies (HCR), recommande depuis 2008 d'adopter "une terminologie appropriée qui reflète le droit national et international" et d'éviter "de diffuser des informations inappropriées, simplifiées ou déformées à l'égard des demandeurs d'asile, réfugiés, victimes de trafic et migrants".
Question 7 sur 7
7/ Qu’est-ce-que la clause de cessation ?La perte du statut de réfugié.
Lorsque la situation évolue dans le pays d’origine d’un réfugié, ce dernier peut perdre son statut. Il devient alors un étranger résident de longue durée. C’est notamment ce qui s’est passé avec la Roumanie dans les années 1990, lorsque la situation du pays s'est normalisée après les années Ceausescu, comme l’a souligné Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS sur FranceTvinfo.