Boire de l'alcool fort cul-sec et défier quelques amis de faire pareil. Voilà le nouveau jeu qui fait beaucoup réagir et inquiète : la Neknomination.
Flickr/Kirti Poddar/CC
Si vous êtes sur les réseaux sociaux, vous n'avez pas pu échapper à ces vidéos d'internautes se lançant des défis alcoolisés. Voilà le principe de cette nouvelle tendance qui fait beaucoup parler : la neknomination, ou la contraction de l'anglais "Neck your drink. Nominate another" ce qui veut dire "Bois cul-sec ton verre et nomme quelqu'un d'autre", tout cela en se filmant et en diffusant la vidéo sur le web dans les 24h. Une chaîne qui est partie d'Australie et qui a vite gagné le monde entier, dont la France. Une page Facebook a même été créé et rassemble plus de 25 000 "j'aime", pendant qu'un bar de Bordeaux va jusqu'à prévoir une soirée spéciale Neknomination!
Vodka, gin, whisky...tout y passe et si le jeu peut s'avérer potache au départ comme tous les jeux de boisson qui existaient déjà avant internet, les dangers sont de plus en plus mis en avant après la mort de cinq jeunes britanniques ayant participé à une neknomination. D'autant plus qu'au delà de l'ingurgitation massive d'alcool, les nommés sont parfois prêts à relever leur défi dans des situations périlleuses.
Evidemment, cette tendance ne manque pas de faire réagir. "Face à une recrudescence des phénomènes d’incitation à une consommation excessive et dangereuse d’alcool sur les réseaux sociaux, la filière des spiritueux rappelle ses engagements pour une consommation maîtrisée", a ainsi signalé la Fédération Française des Spiritueux, le lendemain d'un autre communiqué de la police nationale qui demande aux jeunes de ne pas se "laisser influencer par une stupide épidémie" et de "penser à leur avenir" compte tenu que les vidéos "postées en public sur internet, resteront des années sur le web".
Mais les institutions ne sont pas les seuls à donner de la voix. A côté de ceux qui défendent la neknomination comme un simple jeu pas méchant, les condamnations sont nombreuses. Comme Julia qui avertit sur Twitter : "Vos neknomination, vous savez que comme internet est partout maintenant, ça fera partie de votre cv, je vous applaudis ". "5ème décès, vivement que cette mode stoppe", a réagi Adrien contrairement à Elise : "Les gens qui critiquent le jeu de la neknomination jusqu'à qu'ils soient eux-même nominés et trouvent alors ça "trop cool", on en parle ?". "Ma page d’accueil Facebook ressemble presque à un rassemblement des alcoolique anonymes", ironise de son côté Anthony pendant qu'Ophélie préfère avertir : "J'espère que vos vidéos de neknomination passeront dans le JT de 20h et que vos mères tomberont dessus, vous aurez une bonne raison de boire comme ça !".
Certains n'ont en tout cas pas eu besoin de leurs parents pour ne pas tomber dans les extrêmes et même parfois inverser la tendance. C'est le cas d'un jeune bordelais, Julien Voinson, "neknominé" mais qui a décidé au contraire dans sa vidéo de se montrer achetant des hamburgers et des bouteilles d'eau, avant de les distribuer à des sans-abris. Et en nommant trois de ses amis, voilà la "smartnomination" lancée ! Casser la chaîne ne lui a pas porté malheur mais lui a valu de très nombreuses félicitations.