Alors que Paris fait ce soir sa Nuit Blanche, Weekly s'est posé une question : d'où vient cette expression de "passer une nuit blanche" ?
Flickr/Yann Caradec/CC
Des centaines de milliers de personnes vont déambuler ce samedi soir dans les rues de Paris, d'une performance artistique à un monument éclairé. Des musées qui ouvrent leurs portes une partie de la nuit, des métros qui circulent sans interruption...La capitale fait sa Nuit Blanche, pour la 12ème année.
Certains risquent de ne pas fermer l'oeil pendant de longues heures...peut-être même faire une nuit blanche ? Justement, pourquoi emploie-t-on cette expression ? Définition simple : passer une nuit blanche, c'est ne pas dormir du tout entre deux journées.
Plusieurs hypothèses tentent d'expliquer d'où vient ce qualificatif pour une nuit sans sommeil. La première, moyenâgeuse, raconte l'initiation des chevaliers, qui avant d'être adoubés, devaient rester éveillés la nuit précédente pour prier, en portant une tunique blanche.
Cependant, l'expression "nuit blanche" n'apparaît dans la littérature que des siècles plus tard, ce qui rend cette explication peu crédible. C'est Marie de Vichy-Chamrond, une femme de lettres du XVIIIème siècle, qui l'écrit dans l'une de ses correspondances, en 1771. "Vous saurez que j'ai passé une nuit blanche, mais si blanche, que depuis deux heures après minuit que je me suis couchée, jusqu'à trois heures après-midi que je vous écris, je n'ai pas exactement fermé la paupière : c'est la plus forte insomnie que j'ai jamais eue".
Autre hypothèse : le terme "blanche" vient en opposition à la couleur noire attribuée à la nuit, une obscurité dans laquelle on s'endort paisiblement. D'ailleurs, dans la langue française, ne retrouve-t-on pas ce mot pour atténuer l'effet ou insister sur l'absence de quelquechose ? Une balle à blanc, un vote blanc, un mariage blanc...
Enfin, dernière version et qui tombe à pic aujourd'hui, celle de français qui auraient ramené l'expression de Russie. Plus précisément de Saint-Pétersbourg, où au XVIIIème, la cour des impératrices menait une grande vie nocturne qui attirait les étrangers. Et notamment en été, où les fêtes battaient leur plein sous un ciel resté clair en raison de la saison. Ces "nuits blanches" pourraient donc nous venir de ces français qui y ont passé de longues nuits sans sommeil, alors que le soleil ne semblait comme eux pas se coucher. Et peut-être que parmi ces noctambules, pouvait-on trouver Marie de Vichy-Chamrond, qui mit l'expression dans ses lettres ?