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Sarkozy-Kadhafi : retour sur l'affaire des financements libyens

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Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi, dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Flickr/connect@epp.eu/CC

Cela fait maintenant cinq ans que la justice enquête sur des soupçons de financements libyens de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. L'affaire est complexe, entre nombreux protagonistes et déclarations contraires, des valises de billets et des coffre-forts...

Concrètement, l'enquête porte sur des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment, complicité et recel de ces infractions. Nicolas Sarkozy, qui a toujours contesté les faits, a donc été placé en garde à vue ce mardi et entendu pour la première fois à Nanterre, dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

Mais que savez-vous de cette affaire ? Faites le point en sept questions !

Question 1 sur 7

Quel journal avait révélé en premier cette affaire des financements libyens ?

Mediapart

C'est Mediapart qui en 2011 parle pour la première fois de soupçons de financements libyens sur la campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007. L'article de Fabrice Arfi et Karl Laske était titré "Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement" et révélait l'existence d'un document officiel libyen, daté de 2006, qui évoque "l'approbation d'appuyer la campagne électorale du candidat".

Question 2 sur 7

Nicolas Sarkozy n'est pas la seule personnalité politique citée dans ce dossier. On y retrouve d'autres noms sauf celui de :

François Baroin

Claude Guéant directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau puis secrétaire général de l'Elysée, Brice Hortefeux proche de Nicolas Sarkozy qui l'aurait accompagné lors de voyages en Libye...leurs deux noms sont cités dans le dossier. Pas celui de François Baroin. En revanche, on retrouve également mentionné Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Question 3 sur 7

Dans cette affaire, Claude Guéant a été mis en examen en 2015 pour "faux et usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée". Une mise en examen dans un volet du dossier dit :

"affaire des tableaux"

La justice s'est interrogée sur le versement en 2008 de 500 000 euros sur le compte en banque de Claude Guéant. Celui-ci a toujours assuré que l'argent provenait de la vente de deux tableaux d'un peintre néerlandais à un avocat malaisien. Mais les enquêteurs l'ont soupçonné d'avoir en réalité obtenu de l'argent libyen.

Question 4 sur 7

Combien aurait versé Kadhafi, via des intermédiaires, pour le financement de la campagne de Sarkozy en 2007 ?

50 millions d'euros

Selon les éléments du dossier, Kadhafi aurait demandé à ses services de verser 50 millions d'euros pour financer discrètement la campagne du candidat Sarkozy.

Question 5 sur 7

Quel est le nom de celui qui aurait été le principal intermédiaire entre Kadhafi et Sarkozy, qui aurait notamment fait transiter plusieurs valises de billets ?

Ziad Takieddine

Il s'agit de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine. En 2016, il avait affirmé à Mediapart avoir remis 5 millions d'euros d'argent libyen au camp du candidat Nicolas Sarkozy. Un autre homme d'affaires est cité dans le dossier : Alexandre Djouhri, franco-algérien arrêté à Londres début janvier et incarcéré fin février. Victime d'un accident cardiaque, il est aujourd'hui hospitalisé.

Question 6 sur 7

Il y a bien évidemment eu de nombreuses réactions à la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Qui a évoqué un "acharnement incompréhensible"?

Christian Jacob

Si Nadine Morano a appelé les médias "qui commencent à s'exciter" "à beaucoup de prudence" puis s'est emporté sur le plateau de CNews, Laurent Wauquiez a parlé lui d'une mesure "humiliante et inutile". De son côté, Christian Jacob, le chef de file des députés LR, a dénoncé "un acharnement incompréhensible" "Onze ans après, à quoi tout cela rime ? On a vu ce que cela donnait l’acharnement sur l’affaire Bettencourt", a-t-il ainsi déclaré à l'Assemblée Nationale.

Question 7 sur 7

Après l'élection de 2007, et la victoire de Nicolas Sarkozy, les rapports entre Kadhafi et le nouveau président étaient au beau fixe. On se souvient d'ailleurs d'un épisode qui avait marqué l'opinion publique, lors d'une visite du dirigeant libyen :

celui d'une tente plantée dans le parc présidentiel

En décembre 2007, Nicolas Sarkozy recevait le colonel Kadhafi pour une visite de cinq jours. Et stupeur pour l'opinion publique : une grande tente bédouine avait été installée dans le parc de l'hôtel de Marigny, en face de l'Elyése, pour que le dirigeant libyen puisse y recevoir ses invités. Quelques années plus tard, en 2011, alors que la guerre fait rage en Libye, Nicolas Sarkozy fera partie des chefs d'Etat demandant le départ de Kadhafi. Celui-ci avait ensuite été déchu en août, puis capturé et tué en octobre.