Weekly.fr
Politi'Quizz

Solidarité : bientôt une deuxième journée de travail non payée ?

par le - Mis à jour le

Le président Emmanuel Macron a évoqué le week-end dernier une "piste intéressante".

Flickr/rouilleralain/CC

"Est-ce que ça a bien marché la dernière fois ? Je ne suis pas contre, je pense que c’est une piste intéressante, il faut le regarder". Voilà ce qu'a déclaré le chef de l'Etat dimanche lors de son interview à BFM-RMC et Mediapart.

Les Français pourraient donc se préparer à donner un jour de plus de travail non rémunéré. Une hypothèse qui est loin de faire l'unanimité. Une décision devrait être prise d'ici la fin de l'année.

Pourquoi ? Pour qui ? Avez-vous suivi le débat sur le sujet ? Weekly vous propose de faire le point en sept questions.

Question 1 sur 7

Pour quelle raison une deuxième journée de solidarité pourrait être instaurée ?

pour financer la grande dépendance

Une deuxième journée de solidarité serait instaurée pour financer la grande dépendance des personnes âgées. Pour le président Macron, il s'agit donc d'une "piste intéressante" compte tenu du vieillissement de la population et d'un manque d'autonomie grandissant. A l'horizon 2060, il pourrait ainsi y avoir en France 2,3 millions de personnes dépendantes, contre 1,1 million en 2010.

Question 2 sur 7

Un autre membre du gouvernement avait lancé cette idée quelques jours plus tôt. De qui s'agit-il ?

la ministre de la santé Agnès Buzyn

C'est la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn qui avait évoqué la semaine dernière la possibilité d'une deuxième journée travaillée et non payée pour financer l'accompagnement des personnes âgées et des handicapés, mais elle avait déclaré vouloir "un débat sociétal" sur le sujet.

Question 3 sur 7

Quel événement avait poussé l'exécutif à instaurer une première journée de solidarité ?

une canicule

C'est après la canicule de 2003, au cours de laquelle près de 20 000 personnes âgées étaient mortes faute de prise en charge, que le gouvernement Raffarin avait décidé de mettre en place une journée de solidarité. Elle avait été appliquée dès l'année suivante.

Question 4 sur 7

C'est le lundi de Pentecôte qui avait été choisi par Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin pour cette 1ère journée de solidarité. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?

les entreprises sont libres de choisir le jour

Instaurée par la loi de 2004, la journée de solidarité le lundi de Pentecôte "sauf convention ou accord" n'a pas eu une application équitable sur tout le territoire, ce qui a poussé à sa réforme en 2008. Désormais, les entreprises sont libres de choisir comment appliquer cette journée de solidarité. Maintenir le lundi de Pentecôte travaillé, supprimer un jour de congé ou de RTT, donner une journée, étaler sur plusieurs heures dans l'année... Le principe est que, par solidarité, 7 heures par an doivent être travaillées sans être payées.

Question 5 sur 7

La déclaration d'Emmanuel Macron a suscité plusieurs critiques, à droite comme à gauche. Qu'a proposé l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon ?

"une journée de solidarité des riches"

Désormais à la tête du mouvement Génération.s, l'ancien candidat à la présidentielle a proposé en réponse à Emmanuel Macron "une journée de solidarité des riches". "La spéculation plutôt que les salaires", a expliqué Benoît Hamon sur Twitter.

Question 6 sur 7

Les salariés ne sont pas les seuls à participer à la journée de solidarité. Les retraités imposables aussi, à leur manière avec le versement :

du CASA

Depuis 2013, la journée de solidarité concerne aussi les retraités qui payent l'impôt sur le revenu. Ils versent ainsi la CASA, Contribution Additionnelle de Solidarité pour l'Autonomie, qui correspond à 0,3% de leur pension.

Question 7 sur 7

Selon vous, combien a rapporté en 2017 la journée de solidarité des salariés ou "contribution de solidarité autonomie" ?

2,37 milliards d'euros

Selon la Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques, la DREES, la journée de solidarité a rapporté en 2017 environ 3 milliards d'euros. 2,37 milliards d'euros par les contributions des salariés, auxquels il faut ajouter 749 millions versés par les retraités.